Même enceintes, les femmes subissent du body-shaming
Récemment, Margot Robbie a été la cible de commentaires sexistes suite à la publication de clichés en maillot de bain, pris par des paparazzis. Enceinte, la vedette de "Barbie" a recu des critiques violentes sur son physique, qui soulignent la pression que subissent les femmes.
Écrit par Camille Cortot le
Margot Robbie annonçait sa grossesse il y a quelques semaines, affichant son baby-bump fièrement. Alors que la star du cinéma hollywoodien profite d'un séjour à la mer, des clichés d'elle ont provoqué une vague de critiques sur son physique de femme enceinte. "Pas sexy" "C'est dégueu" " On a perdu une autre légende" : autant de commentaires illustrant parfaitement la misogynie ancrée dans la société que pèse lourdement sur les femmes.
Même enceintes, les femmes ne sont pas tranquilles ! La société valorise la maternité mais continue d'imposer des normes physiques irréalistes aux femmes : un paradoxe révélateur du sexisme ambiant. Malheureusement, Margot Robbie n'est pas un cas isolé. De nombreuses femmes, qu'elles soient sur le devant de la scène ou dans la vie quotidienne, se voient confrontées à ce jugement incessant sur leur apparence.
Le bodyshaming, une pression constante pour les femmes
Beaucoup de femmes connues subissent des attaques violentes sur leur physique de manière quotidienne. “Trop maigre “trop grosse” “trop vieille” : ce sont des dizaines ou des centaines de commentaires qui brutalisent les femmes sur internet. Dès que les normes imposées par la société ne sont pas respectées, la critique est violente.
Le mannequinat, par exemple, reste un domaine où la maigreur extrême est valorisée, imposant des standards irréalistes. La représentation des femmes rondes reste très minoritaire, alors que la taille moyenne des femmes se situe entre le 40 et le 42 en France. On est bien loin du 34 affiché par les couvertures de magazines. Quoi qu'on en dise le culte de la maigreur persiste depuis les années 60 et c'est très difficile de le changer. Alors même qu'on pouvait se réjouir de la mise en avant de mannequins grande taille dans les défilés, la mode fait un retour inquiétant vers la glamourisation de la maigreur. Comment bien se sentir dans sa peau si on pense qu'être belle c'est être maigre ?
Cette pression subie par les femmes contraste fortement avec celle que subissent les hommes. Dans l’industrie du divertissement, les stars masculines vieillissantes sont souvent encensées pour leur charisme ou leur “maturité”, tandis que les femmes se font toujours critiquer sur leur âge. Les rides chez les hommes c'est sexy, chez les femmes par contre ça mérite du botox.
Les hommes de 50 ou 60 ans continuent d’être admirés pour leur physique : Patrick Dempsey ou Derek de Grey’s Anatomy pour les fans, a été élu homme le plus sexy du monde en 2023, à 60 ans. Autant vous dire qu’une femme du même âge n’a jamais reçu ce titre. Ce double standard reflète les biais patriarcaux profondément ancrés dans la société.
Même enceintes, les femmes se font body-shamer
Au-delà des célébrités, les femmes du quotidien ressentent aussi la pression constante de devoir correspondre à un idéal de beauté, notamment après une grossesse. Dans une société de plus en plus conservatrice, on assiste à un retour aux valeurs traditionnelles de la mère au foyer qui élève bien ses enfants et leur cuisine des plats exceptionnels. Mais en plus, cette Bree Van De Kamp fantasmée ne doit surtout pas grossir.
Selon une étude PLOS, 1 femme sur 10 ressent une insatisfaction croissante vis-à-vis de son corps pendant la grossesse, ce qui entraîne souvent du stress, de l’anxiété, des troubles du comportement alimentaire ou même une dépression.
Cette pression sur le physique peut également provenir de l’entourage. Que ce soit au sein de la famille, parmi les amis, ou même à travers les réseaux sociaux, les femmes enceintes sont souvent jugées sur leur apparence post-partum. L'idéalisation de la "mère parfaite" capable de tout concilier sans montrer de faiblesses accentue ces pressions et contribue grandement au sentiment de culpabilité.