Nouveau rapport sur les violences conjugales : ça explose

Elles sont toujours aussi nombreuses. En 2023, plus de 271 000 victimes, et majoritairement des femmes, ont été enregistrées par les forces de l'ordre. Un chiffre absolument glaçant.

Écrit par Hillary Lago le

Les violences conjugales sont toujours un fléau sociétal majeur en France avec de plus en plus de victimes, dont la majorité est, of course, féminine. Selon les derniers chiffres rendus publics par les forces de l’ordre, le nombre de victimes a atteint un chiffre alarmant de 271 000 en 2023. Il s’agit là du double de cas enregistrés en 2016, soit il y a huit ans. Un constat absolument glaçant.

Cette augmentation met en évidence plusieurs points : la question de prévention, la sensibilisation et surtout les mesures d'accompagnement des victimes. Finalement, quelles sont les raisons qui se cachent derrière cette hausse et comment lutter efficacement contre ? On en parle.

Des chiffres en constante augmentation

Cette forte hausse du nombre de victimes de violences conjugales en France souligne que ce problème social persiste dans la durée. En 2023, les services de sécurité ont enregistré près de 271 000 victimes, parmi elle un nombre conséquent de victimes de violences commises par un partenaire dont le chiffre a doublé depuis 2016.

Quelles sont les observations majeures ? Selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), les violences physiques représentent 64 % des cas, les violences verbales ou psychologiques en constituent 31 % et les violences sexuelles 4 %. Autre observation effrayante ? 2% des victimes de harcèlement moral finissent par se suicider.

En France, certains départements s'inscrivent en tête de liste avec un taux de victimes très élevé, et c'est notamment le cas de la Réunion, le Nord, la Somme ou encore de la Seine-Saint-Denis. Pour Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des femmes"Cette hausse du nombre de victimes enregistrées montre que les femmes continuent d’être de plus en plus nombreuses à sauter le pas de porter plainte, et c’est une excellente nouvelle". On note un meilleur recensement car les victimes osent enfin parler, voilà l'unique point positif.

Un meilleur recensement mais toujours peu de plaintes

L’étude révèle que 85 % des victimes sont des femmes, la plupart âgées de 20 à 45 ans. Mais ces données ne sont finalement pas toujours très représentatives des victimes. En effet, ces dernières, enregistrées par les services de sécurité, ne représentent en réalité qu’une petite partie des personnes ayant subi ce type de violence "ces faits pouvant n’être jamais signalés ou l’être plus tardivement", assure le SSMSI. Une autre enquête, celle de Vécu et Ressenti en Matière de Sécurité (VRS) assurent que seules 14 % des victimes ont ainsi porté plainte auprès des services de sécurité pour les faits qu’elles ont subis en 2022. Un faible bilan finalement.

Heureusement que les associations féminines occupent une grande place dans cette lutte contre les violences conjugales et les violences faites aux femmes. Pour soutenir cette "Grande cause nationale" comme le définit le gouvernement, elles réclament une "Loi-cadre intégrale contre les violences sexuelles" mais aussiun budget alloué à hauteur de 2,6 milliards d'euros par an. Une requête plus que nécessaire qui on l'espère sera prise au sérieux par le gouvernement.

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