Paris 2024 a mis en place tout un tas de mesures pour éviter les violences sexuelles pendant les JO

Les Jeux Olympiques commencent la semaine prochaine, et les organisateurs des Jeux ont mis en place plusieurs mesures pour prévenir les violences sexuelles et accompagner les victimes. On fait le point.

Écrit par Alice Legrand le

Le sexisme ne s'arrête pas aux portes des compétitions de sport internationales. Malheureusement, il est partout, et il entraîne des violences sexistes et sexuelles, des vestiaires aux arènes de jeu. Une récente étude menée par l'UNESCO met en lumière le peu d'accompagnement auxquelles sont confrontées les filles et les femmes dans le sport.

À l'aube des Jeux Olympiques de Paris, il était important de mettre en place certaines mesures pour permettre aux personnes concernées de vivre leur compétition de la manière la plus saine possible. Marie Barsacq, directrice exécutive Impact et Héritage au Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop), explique la démarche : "Il faut construire une stratégie pour que les victimes puissent se sentir en toute sécurité quand elles s'expriment et qu'elles vont chercher du secours".

Un travail mené avec de nombreuses associations

Le comité de Paris 2024 n’a pas imaginé ces mesures seul. Pour qu'elles collent au mieux à la réalité du terrain, il s'est appuyé sur plusieurs associations, comme la Maison des femmes, la Fondation des femmes, ou encore des associations comme Safer ou Umay, qui respectivement proposent aux femmes une solution pour faire la fête et se déplacer en toute sécurité.

Le dispositif qui sera mis en place pendant les Jeux a longuement été réfléchi. Tous les salariés de Paris 2024 ainsi que les 45 000 volontaires ont suivi plusieurs ateliers de sensibilisation afin de "s'assurer qu'ils sachent comment réagir, comment se comporter pour accueillir la parole d'une victime, connaître la procédure pour pouvoir tout de suite alerter les bonnes personnes et comment se comporter vis-à-vis de l'agresseur", précise Marie Barsacq.

La prévention et la sensibilisation, mesure clé dans le programme

Pour pallier à la plupart des maux, la prévention est souvent la méthode la plus efficace. Elle permet de traiter le problème à la source, afin de faire évoluer les mentalités plutôt qu'uniquement chercher à sanctionner les coupables. Et bonne nouvelle, toutes les personnes travaillant sur le site des Jeux Olympiques 2024 auront quotidiennement le droit à une petite remise en mémoire lors du brief matinal. Agents de sécurité, d'accueil, prestataires externes... Tous sont concernés.

Une affiche indiquant le numéro de France Victime - à composer en cas d'agression - sera également placardée "dans tous les vestiaires de ceux qui vont travailler pour les Jeux et toutes les toilettes des sites de compétition et des lieux d'hospitalité, comme le Champions Park", comme l'explique Marie Barsacq.

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La directrice exécutive Impact et Héritage de Paris 2024 est formelle au micro de France Info Sport"C’est essentiel que l'événement soit épargné, vierge de tous ces sujets, même si on sait que l'on vit dans la même société que tout le monde".

Le sport, un milieu encore gangrené par le sexisme

Le sexisme dans le sport a encore de beaux jours devant lui. C'est ce qu'on se dit quand on sait que dans 75% des cas de violences signalés, les accusés ont été autorisés à continuer à exercer au sein de leur organisation sportive. Un autre chiffre rappelle qu'une athlète féminine sur cinq déclare avoir été victime d’une forme d’abus sexuel dans leur enfance dans le cadre d’un sport (Source : UNESCO).

Si le dispositif a obtenu le label Terrain d'égalité par l'Association française de normalisation (Afnor), il est compliqué cependant d'avoir la main sur le comportement des sportifs qui viendront du monde entier pour concourir dans la capitale française. D'après France Info, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et le ministère des Sports se seraient occupés de faire de la prévention auprès des fédérations sportives françaises.

Jusqu'alors, les entraîneurs semblaient trop peu formés à réagir à ce genre de situation, puisque seulement 25% des fédérations sportives disposent de politiques de prévention contre les violences sexistes. Alors l'UNESCO va organiser une conférence mondiale les 23 et 24 juillet à ce sujet. Pour l'heure, concernant les Jeux Olympiques, des sanctions en interne sont prévues, pouvant aller jusqu'à un retrait de l'accréditation pour les sportifs et le personnel de l'organisation. Des safe rooms ont aussi été installées au village olympique et au siège du CNOSF.

Espérons que grâce à toutes ces mesures préventives, l'évènement puisse se dérouler de la manière la plus saine possible.

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Alice Legrand

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