Une femme sur trois va, dans sa vie, subir une agression sexuelle

Les femmes vivent dans une peur constante d'agressions sexuelles et à en voir les chiffres, c'est logique. Bien que la libération de la parole soit essentielle, il est urgent de passer à l'action.

Écrit par Erine Viallard le

En France, en moyenne, il y a 250 viols ou tentatives de viol par jour, "cela veut dire un viol toutes les six minutes", communique Jessica Suzes, militante du collectif NousToutes sur FranceInfo. Ces chiffres font froid dans le dos, et pourtant, il ne s’agit là que des viols. On le sait, les violences faites aux femmes sont variées : elles vont des agressions dans la rue aux coups et blessures, en passant par les féminicides, bref la liste est interminable.

Tous ces drames font rarement la une des journaux alors que les statistiques sont effrayantes comme celles des féminicides dans le pays - le 18 septembre, Noustoutesrapportait 100 féminicides“soit un décès tous les deux jours”.

Un sujet mondial

Ce mardi, à New York, Free Future a réuni experts et militants pour discuter d’un futur sans violences de genre. Cet événement international vise à libérer la parole des victimes et à inverser la culpabilité.

Free Future, lancé il y a deux ans, se positionne comme une plateforme où les voix s’unissent pour proposer des solutions concrètes face aux violences sexuelles, qu’elles soient physiques ou numériques. Pour cette seconde édition, les discussions ont porté sur des sujets critiques : la montée de la culture misogyne, les communautés incel, les violences faites aux personnes LGBTQ+, et l'importance de l'indépendance financière des femmes. Mais surtout, l’impact grandissant et inquiétant des technologies a été au centre des débats, notamment surle revenge porn, les deepfakes, et le cyberharcèlement.

Le message est clair : aucune femme n’est en sécurité, qu’elle soit dans la rue ou derrière son écran.Free Future rappelle que les violences de genre augmentent, en particulier pour “les femmes de couleur, les lesbiennes, et les personnes non binaires, qui sont plus à risque”.

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Un défi sociétal qu'on ne peut plus ignorer

Une femme sur trois. C’est le chiffre alarmant de femmes qui, au cours de leur vie, seront confrontées à une forme d’agression sexuelle. Ce chiffre révoltant n’est pas seulement une statistique : il cache des millions de souffrances, de silences. Des récits il y en a partout, Tarana Burke, fondatrice du mouvementMe Toole dit : “Parlez à votre tante. Parlez à votre grand-mère. Parlez à votre mère. Parlez aux personnes qui les entourent, aux femmes plus âgées qui vous entourent, et écoutez ces histoires".

Pour ces femmes victimes d’agressions sexuelles, il ne s’agit pas seulement d’une mauvaise expérience, c’est bien pire que cela. C’est un traumatisme aux répercussions nombreuses mais surtout profondes et invisibles. Les conséquences psychologiques, comme le stress post-traumatique, la dépression ou la perte de confiance en soi, peuvent durer des années. Sans oublier des répercussions sociales : la peur du jugement, l’isolement, et parfois même la culpabilité, sont autant de poids supplémentaires pour ces femmes.

Aujourd’hui, plus que jamais, il est essentiel d’agir. Les violences sexuelles ne surgissent pas de nulle part. Elles sont le reflet d'une société où les inégalités de genre et les stéréotypes sexistes continuent de prospérer. 

On dit stop

La prévention, est la clé et ça commence dès l’éducation. Plus que nécessaire, il est impératif d’enseigner, dès le plus jeune âge, le respect du consentement, l’importance de relations saines et égalitaires, et déconstruire les stéréotypes de genre. En parallèle, les lois doivent être plus fermes contre les auteurs d’agressions sexuelles.

Mais cela ne suffit pas. Les entreprises, les écoles, les institutions, tout le monde doit s’impliquer. Il est indispensable de mettre en place des formations, des politiques claires et des mécanismes de soutien pour que chacun, dans son environnement, puisse se sentir en sécurité. Les campagnes de sensibilisation, elles aussi, sont cruciales pour ouvrir le dialogue et encourager les victimes à prendre la parole.

Le gouvernement endosse une immense responsabilité : il doit garantir des lois qui protègent les femmes et des ressources suffisantes pour accompagner les victimes. Il a été prouvé que l'élargissement de l'accès aux services de soutien, tels que les refuges, les lignes d'assistance téléphonique, les conseils et les soins de santé aident les survivants à reconstruire leur vie et à se remettre des traumatismes causés par les abus.

Pour mettre fin aux agressions sexuelles, il est temps d’agir ensemble, de dénoncer les comportements toxiques, et surtout, de ne plus jamais fermer les yeux. Un monde plus sûr pour les femmes, c’est possible, mais cela demande un véritable engagement collectif.

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