Un collectif de 343 femmes demande un allongement du délai légal de recours à l’IVG

C'était dimanche dans le Journal du Dimanche, un nouveau Manifeste des 343 demande un allongement du délai légal de recours à l'IVG. Parmi les signataires de cette tribune, on retrouve des personnalités publiques comme Vanessa Paradis ou Yael Naim, toutes unies sous un même étendard, celui des 343.

Écrit par Juliette Gour le

Cinquante ans après, il y a comme un goût de déjà-vu. Le 5 avril 1971, le premier manifeste des 343 était publié dans le Nouvel Observateur. À l'époque, les femmes appelaient à la légalisation de l'avortement en France. Les 343 signataires avouaient alors publiquement avoir eu recours à l'arrêt volontaire de grossesse, s'exposant à des poursuites pénales, l'acte étant, à l'époque, interdit par la loi. Quatre ans après, la loi Veil était adoptée et l'avortement était légalisé

Aujourd'hui, les nouvelles 343 appellent à un allongement de la durée légale du recours à l'IVG (interruption volontaire de grossesse). Les 343 signataires admettent cette fois avoir eu recours à l'IVG au-delà des délais légaux français.

"Je ferai un enfant si j'en ai envie, nulle pression morale, nulle institution, nul impératif économique ne peut m'y contraindre"

Ce que rappelle ce manifeste c'est que, à juste titre, le droit à l'avortement est un droit fragile. De nombreux exemples, en Europe et dans le monde, prouvent que les droits des femmes sont toujours les premiers menacés. Ce que réclame ce manifeste, c'est de permettre aux femmes de prendre une possession complète de leur corps, sans dépendre d'une réglementation institutionnelle qui freinerait ou qui viendrait complètement bloquer la volonté d'une femme quant à l'arrêt d'une grossesse non désirée. Il est important de prendre en considération la violence qui se cache derrière la poursuite d'une grossesse non désirée, l'impact psychologique peut s'avérer être destructeur pour les femmes concernées. 

Un délai toujours fixé à 12 semaines après le début de la grossesse

Si la France est relativement généreuse sur la durée légale de la période d'avortement, d'autres pays en Europe, comme l'Espagne, proposent des périodes plus longues. Ainsi, les femmes ayant les ressources nécessaires pourront aller dans un autre pays pour interrompre une grossesse considérée comme trop avancée an France. Cet aspect met en avant l'impact de la différence socio-économique sur les femmes et sur leur quotidien. 

L'allongement du délai légal en France permettra à toutes les femmes d'échapper à une grossesse non désirée sur une période plus longue et évitera les éventuels avortements "maison" ou à l'étranger, garantissant ainsi la sécurité des femmes qui ont fait le choix d'interrompre une grossesse.

Au mois de janvier, une proposition de loi visant à allonger la durée légale d'avortement, le faisant passer de 12 à 14 semaines. La proposition est depuis examinée par les parlementaires. Il est possible que, comme en 1971, cette tribune ait un impact positif sur cette proposition de loi. 

Les Éclaireuses

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