Une mère agressée pour avoir allaité son bébé en public à Bordeaux

L'agression a eu lieu en pleine rue, alors que la jeune maman tentait de répondre aux besoins de son bébé. Dans la rue comme au poste de police, la jeune femme n'a reçu aucun soutien.

Écrit par Elodie Josserand le

L'allaitement en public est un sujet sensible qui ne cesse de faire polémique dans le monde entier.

Hier, une jeune maman a fait les frais des "réfractaires". Maÿlis, une jeune maman d'un bébé de six mois, s'est fait agresser pour avoir nourri son enfant au sein, en pleine rue de Bordeaux. Tandis que la jeune femme se rendait à un point relais afin de récupérer un colis, son petit Nino, né prématurément, a réclamé à manger. Après avoir d'abord tenté de le faire patienter, Maÿlis, qui portait un tee-shirt d'allaitement, finit par lui donner le sein. "Je mets des vêtements adaptés, qui s'ouvrent sur les côtés, pour essayer vraiment de faire ça en toute discrétion, et là en plus, vu qu'il y avait du monde, j'ai caché avec ma veste", a expliqué la jeune femme dans une vidéo Doctissimo.

"Vous n'avez pas honte"

"À peine la mise au sein de faite, une dame commence à hurler et me dit 'vous n'avez pas honte ?' (...) la dame hurlait, m'insultait, 'la nouvelle génération est là pour s'exhiber, vous êtes une maman, vous devez prévoir les repas de votre fils, vous auriez dû faire ça chez vous, ce n'est pas quelque chose qu'on fait comme ça en public'", raconte la jeune maman. La femme devenait de plus en plus violente verbalement, tout en se rapprochant de la mère et de son bébé. "Je n'ai pas eu le temps de réaliser ce qu'il se passait, je me suis pris une gifle en pleine poire avec bébé dans les bras", témoigne Maÿlis.

"Personne ne m'a défendue"

"La dame derrière elle (l'agresseuse, ndlr) dans la file l'a félicitée, une dame beaucoup plus âgée", explique la jeune femme. "Je n'ai eu absolument aucun soutien des gens qui étaient présents. Le reste de la file a baissé la tête, a ignoré. Personne ne m'a défendue", déplore-t-elle. "Je n'ai pas réalisé sur le coup ce qu'il s'est passé et je m'en suis beaucoup voulu. La seule réaction que j'ai eue a été de remettre mon fils en poussette, de ramasser mes lunettes de soleil qui avaient volé par terre, de partir, de rentrer à la maison et de pleurer. J'aurais tellement aimé réagir."

Au poste de police, "on m'a demandé à quel pourcentage on voyait ma poitrine"

Après son retour à la maison, la maman du petit Nino décide d'aller porter plainte. "J'ai été reçue par un monsieur qui a pris ma plainte comme s'il avait autre chose à faire". La jeune femme a tout de même dû justifier son apparence, lorsque l'agent lui a demandé "à quel pourcentage" on voyait sa poitrine. "J'ai répondu zéro parce que j'avais un t-shirt adapté et en plus j'avais une veste qui cachait". Au poste, la jeune a ressenti un sentiment de gêne et de malaise. "Il m'a gentiment fait comprendre que c'était aussi de ma faute, que je l'avais un peu cherché", relate la jeune maman, pour qui "si l'allaitement pose encore tellement problème aujourd'hui, c'est parce que la femme est tellement sexualisée de nos jours".

Cette agression a eu des séquelles psychologiques mais aussi physiques. "Le bébé éponge les émotions de la maman", confie Maÿlis. Depuis l'altercation, Nino a la nuque bloquée et Maÿlis n'a "plus eu une seule goutte de lait, plus rien".

Les Éclaireuses

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