Victime d’homophobie, un adolescent de 13 ans se suicide

Ce samedi 7 janvier 2023, un adolescent de 13 ans domicilié dans les Vosges a décidé de mettre fin à ses jours. Il subissait du harcèlement et de l'homophobie.

Écrit par Alice Legrand le

Harcelé pour avoir été lui-même... C'est l'histoire de Lucas, 13 ans, victime de remarques homophobes à répétition. C'est auprès de RMC/BFMTV que les proches du jeune homme ont raconté le harcèlement qu'il subissait quotidiennement depuis plusieurs mois dans son collège.

Le jeune garçon, originaire des Vosges et scolarisé à Golbey, n'a pas pu supporter plus longtemps les remarques incessantes de ces camarades. La raison ? Une homosexualité assumée qui n'a visiblement pas plu à certains de ses camarades. 

D'après Stéphanie, une proche de la famille, "Il était harcelé régulièrement par rapport à sa tenue, sa façon d’être, à ce qu’il dégageait. Il était entier, donc il ne se cachait pas. Cela dérangeait peut-être certaines personnes qui n’osaient être aussi entières que lui”. 

Les cas de harcèlement avaient pourtant été signalés auprès de l'établissement

Son entourage était bien conscient de ça : "Il en a parlé à sa maman qui a bien réagi en appelant la CPE, le principal… En rentrant de l’école, il se plaignait de ce qu’il vivait encore et encore. Sa maman a appelé au secours à plusieurs reprises. Le milieu scolaire, où il passait les trois quarts de son temps, n’a pas réagi comme il fallait…”, précise Stéphanie.

En effet, c'est souvent dû à un manque d'action de la part de la direction des établissements scolaires que les jeunes se sentent seuls dans leur combat.

Cependant, de son côté, Valérie Dautresme, directrice académique des services de l’Éducation nationale dans les Vosges, a assuré que "la situation a été prise très au sérieux par l’établissement, par le professeur principal”.

Une enquête a été ouverte et la famille de Lucas va déposer plainte.

L'homophobie touche de nombreux adolescents

Le harcèlement subi à l’école a poussé Lucas à mettre fin à ses jours, lui qui avait toujours le sourire aux lèvres, d'après Stéphanie. Il était "toujours agréable, toujours attentionné, toujours spontané, toujours plein de rêves et d’envies”, a assuré cette même source. Une cagnotte en ligne a été ouverte pour venir en aide à la famille du jeune homme, dont les obsèques auront lieu le samedi 14 janvier 2023 à Épinal. Depuis lundi, une cellule psychologique a aussi été mise en place pour les étudiants et les enseignants au sein du collège Louis Armand, où le garçon était scolarisé.

Cette nouvelle disparition montre que la lutte contre l'homophobie dans le milieu scolaire est définitivement d'actualité et que l'heure est venue de renforcer les mesures. Interrogé en mai dernier, entre autres, sur la lutte contre les LGBTphobies, le président Emmanuel Macron a répondu à Têtu que “l’école a un rôle clé à jouer dans la lutte contre les préjugés et les discriminations envers les personnes lesbiennes, gays, bi, trans”.

Le travail des associations LGBT+ et leur intervention en milieu scolaire, mais aussi périscolaire, sont essentiels et doivent être renforcés. C'est à cet âge-là que les jeunes sont en quête de leur sexualité tout en devant répondre aux standards afin d'échapper aux moqueries. D'après SOS Homophobie, le harcèlement scolaire lié à la sexualité a lieu pour 44% au collège et 26% au lycée. C'est lors de l'adolescence qu'il est le plus important d'agir.

Aucun enfant ne devrait trouver le suicide comme dernière issue.

Enjoy,

Les Éclaireuses

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