Zara : comment fonctionne Pre-Owned, la plateforme de seconde main de la marque ?

Après le Royaume-Uni, "Pre-Owned", la plateforme de seconde main de Zara, vient de faire son arrivée en France. Voici tout ce que l'on sait.

Écrit par Marie Ordioni le

Voilà quelques années que la tendance est à la seconde main. Une vague de de vêtements d’occasion mania s’est emparée de la planète mode, au détriment des marques de Fast Fashion, dont les systèmes de production et émissions nocives sont de plus en plus pointées du doigt.

À commencer par Zara, le du groupe Inditex, numéro un mondial de l’habillement. Travail forcé - et dans de mauvaises conditions de travail - de Ouïghours, plagiat, appropriations culturelles… La liste de ses polémiques est longue. Sans oublier son important impact environnemental, lié à ses tonnes de vêtements produits, invendus et non recyclés.

Bref. Beaucoup de points noirs qui ont poussé de nombreux accrocs à se restreindre, si ce n’est arrêter de consommer chez l’enseigne… Pour se tourner vers des sites de reventes, friperies et marques beaucoup plus conscientes sur le plan écologique.

Pour toutes ces raisons, en novembre 2022, Zara lançait sa toute première plateforme de seconde main au Royaume-Uni : Pre-Owned. Un site sur lequel seuls les vêtements de la marque peuvent être achetés, vendus ou donnés. Aujourd’hui, c’est au tour de la France. On vous donne son mode d'emploi !

 Source : Actu.fr

Zara lance sa plateforme de seconde main en France

S’en était trop pour durer. Après avoir été au cœur de nombreuses polémiques environnementales, Zara a pris la décision d’agir. En novembre 2022, la plateforme Pre-Owned - qui n’était initialement qu’un service, ajouté au site et à l’application Zara - faisait ainsi son apparition au Royaume-Uni. C’est maintenant au tour de la France de tester ses fonctionnalités. Le groupe Inditex a pour "objectif de promouvoir des actions en faveur de la circularité, comme prolonger la durée de vie des vêtements Zara des clients, contribuer à la réduction des déchets et de la consommation de nouvelles matières premières", explique-t-il dans un communiqué de presse.

D’ailleurs, cette initiative s’inscrit dans une nouvelle démarche globale écoresponsable du géant espagnole. Sur son site, il détaille nouveaux modes de fonctionnement et objectifs. Matières premières, organiques, recyclées… Tout semble pensé pour relever le défi d’un Fast Fashion soucieuse de son environnement : "Ce travail de fond nous permet de franchir une nouvelle étape : d'ici 2030, 100 % de nos produits textiles n'utiliseront que des matériaux ayant un impact moindre sur l’environnement". Parmi les résultats escomptés, 25 % des vêtements devraient être "fabriqués à partir de fibres nouvellement créées qui n'existent pas encore à l'échelle industrielle". 40 % des fibres textiles utilisées devraient provenir de "processus de recyclage conventionnels", 25 % de "cultures biologiques ou régénératives", et les 10 % restants devraient être "fabriqués à partir d'autres fibres préférentielles conformes aux normes établies par des organisations de référence telles que le Textile Exchange." On croise les doigts pour que ce soit le cas…

« Pre-Owned », comment ça marche ?

Zara a pensé sa plateforme à ce qui fonctionne… Et donc, au géant du vêtement d’occasion : Vinted. À commencer par son principe de fonctionnement. Comme sur le site et l’application de ce dernier, il est possible de vendre et d’acheter des pièces. La différence étant que sur Pre-Owned, seuls les vêtements de la marque espagnole sont acceptés. Pour mettre un article en vente sur la plateforme, il suffit d'en fournir des photos ainsi que ses informations (taille, matières, dimensions...). Ces dernières sont ensuite vérifiées, puis acceptées - et mises en ligne - ou refusées. Les catégories, elle aussi, sont organisées sous le même modèle.

La plateforme propose également à ses utilisateurs de donner leurs vêtements et accessoires, mais aussi de les réparer. Voilà deux fonctionnalités qui pourraient faire la différence, et concurrencer le quatrième site le plus visité au monde - 16 947 000 visiteurs en juin dernier, derrière Amazon, Leboncoin, et CDiscount -.

Prise de conscience ou greenwashing ?

Seulement, voilà. Il faudra bien plus d’actions écologiques pour que le monde oublie les erreurs commises par Zara jusqu'ici. Chasse de son esprit l’idée selon laquelle la marque est un danger pour notre environnement. D’ailleurs, depuis l’annonce du lancement de cette plateforme en 2022, beaucoup crient au "greenwashing". Les activistes, personnalités et créateurs de contenus engagés sont d’ailleurs les premiers à refuser de croire en cette prise de conscience. "Zara s’est donné comme mission de vous faire croire que ses dirigeants font du super boulot en matière de mode responsable alors qu’ils devraient avant tout produire beaucoup moins. La presse ne cesse de rapporter leurs engagements, mais ils ne semblent pas pouvoir cacher leur vraie nature", explique Livia Firth, créatricedu Green Carpet Challenge et de l’agence Eco-Age sur son compte Instagram.

L’enseigne n’est pas la seule sur le banc des accusés, puisque Shein, autre redoutable géant de la Fast Fashion, a lui aussi lancé sa plateforme "Shein Exchange" ces derniers mois. Un mouvement général donc, dont certains sont très réticents : "Afin de devenir durable, chaque marque de grande distribution que vous connaissez devra adopter la décroissance, réduire la quantité de production qu'elle fait déjà et trouver des moyens légitimes de rendre son activité circulaire. Mais un business circulaire sans décroissance active sur une planète stressée et à court de ressources, c'est du bullshit.", explique Aja Barber, experte en matière de mode éthique. Alors, greenwashing ou véritable prise de conscience ? L’essentiel pour nous est qu’il y ait un résultat…

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