Ode aux weirdos, le Burtoncore est l’esthétique qui nous inspire cet automne

S'il est aventureux de prononcer 3 fois Beetlejuice (sous peine d'avoir un invité désagréable), il est en revanche chaudement recommandé de parler du Burtoncore à qui veut bien l'entendre. Vous ne savez pas ce que c'est ? Ne bougez pas, on vous explique.

Écrit par Juliette Gour le

Il est peut-être l'un des réalisateurs les plus appréciés au monde et pour cause, son esthétique a marqué des générations et ses films sont cultes au possible. Il est aussi discret que célèbre. On ne le voit que peu, car trop occupé à ses projets et on sait ô combien ils plaisent au public. Si vous faites un tour de table en soirée pour demander les réalisateurs préférés de chacun, il y a de grandes chances que vous ayez au moins une personne qui vous réponde "Tim Burton" (sans quoi ce ne sont pas des gens fréquentables). On l'aime pour son univers et pour le personnage qu'il est devenu. 

Il a évidemment provoqué la surprise générale l'année dernière en officialisant sa relation avec Monica Bellucci, ce qui a le plus fait réagir son public, c'est l'annonce - 36 ans après - du retour de Beetlejuice. Au casting, on retrouve les acteurs de la première heure, de Michael Keaton, en passant par Catherine O'Hara ou encore Winona Ryder. S'ajoute à la distribution Jenna Ortega, nouvelle muse du maître, qui colle à la perfection à l'esthétique burtonnienne. 

En parlant justement d'esthétique, personne ne s'est jamais réellement penché sur la question du Burtoncore, pourtant, dieu sait s'il y a des choses à dire. Outre les choix artistiques tranchés, il y a quelque chose d'assez particulier chez Burton dans la construction des personnages féminins. Tantôt candides - comme Winona Rider (tiens, une autre muse) dans Edward aux mains d'argent - tantôt tantatrice ténébreuses - comme Helena Bonham Carter (une autre) dans Sweeney Todd - ce sont des personnages complexes, qui ne servent pas de faire valoir au personnage masculin, elles sont intégrées au récit sur un plan d'égalité. 

On pourrait évidemment aussi parler des rôles masculins - souvent grandioses et toujours bien écrit - mais cela nécessiterait que l'on parle de l'autre muse du réalisateur, celle dont on ne doit plus prononcer le nom depuis son procès surmédiatisé. 

C'est donc avec un œil avisé que le réalisateur magnifie le féminin. Un mâle gaze positif, comme on en fait peu. On pourrait écrire des encyclopédies entières sur le talent d'écriture et de réalisation, il est cependant pertinent de se focaliser sur la création de ses personnages féminins : quelle esthétique ? Est-ce qu'il y a des thématiques récurrentes ? Que nous dit le physique de ses personnages ?

On analyse et on vous aide à adopter le Burtoncore au quotidien.

Chez Burton, la neurasthénie est presque sexy 

Sally, Emily, Katarina Van Tassel, Lydia... Autant de personnages qui brillent par leur pâleur et leur mélancolie. Si Emily (des Noces Funèbres) à l'excuse de la mort, pour les autres, elles sont bien en vie, mais désespérément mélancoliques d'un temps d'avant. Romantiques à souhait (comme les auteurs du 19e l'entendaient), ces personnages féminins, aussi fortes soient-elles, présentent une idée bien précise de la féminité, à la fois délicate et profonde - qui colle à la perfection avec l'univers du maître. 

Le contre-exemple parfait, c'est peut-être celui de Mercredi, qui à la neurasthénie ajoute une touche de sadisme, qui tranche presque radicalement avec les autres femmes (gentilles) de Burton. Car, s'il s'est autorisé les pires aspects sur les antagonistes féminins - de la Reine rouge à Mrs Lovett (qui fait des tartes d'humain) - les protagonistes sont généralement assez purs et c'est justement cette pureté qui les empêche de sombrer du côté obscur. 

Mercredi est peut-être le personnage qui manquait encore à la palette de Tim Burton pour qu'elle soit complète et c'est sûrement pour cette raison qu'il a offert un rôle à Jenna Ortega dans son Beetlejuice 2. Elle a su apporter une nouvelle facette aux personnages du réalisateur et il a bien l'intention de les exploiter.

L'esthétique Burton, une équation bien précise

Si l'on devait résumer l'esthétique de Burton, elle s'articulerait autour de trois grandes thématiques : de grands yeux ronds, un teint blafard et des tenues monochromes, aux couleurs un peu passées ou rayées. Pour le reste, c'est à l'appréciation de chaque film.

Alice (celle du pays des merveilles) porte du bleu du début à la fin, couleur de la vérité. Catwoman mise sur le latex (noir évidemment), Mercredi à une passion pour les rayures noires et grises, Kim Boggs (Edward aux mains d'argent) a un penchant pour le blanc immaculé, symbole de sa pureté....

Lorsque l'on observe les personnages de plus près, on se rend finalement compte que la tenue reflète un aspect bien spécifique de la personnalité. En un coup d'œil, on arrive (presque) à connaître ses intentions.

La seule différence avec les autres réalisateurs, c'est qu'il n'y a jamais réellement de vrais gentils ou de vrais méchants (du moins pas toujours). Emily des Noces Funèbres par exemple, aurait tout pour nous laisser croire qu'elle est méchante : elle est morte, squelettique, vient enlever ce pauvre Victor du monde des vivants... Pourtant, sa robe blanche laisse entendre le contraire et le spectateur s'en rend compte assez rapidement

Difficile donc d'établir un plan unique ou simplement de résumer cette esthétique. Mais il y a tout de même des thématiques redondantes : les rayures, le tulle, le satin, les volumes (en haut ou en bas du corps) et du mouvement (sauf pour Catwoman qui est plutôt gainée dans sa combi en latex). 

Comment on adopte le Burtoncore au quotidien ?

Est-ce qu'il est possible d'adopter le Burtoncore au quotidien ? Oui, mais peut-être pas en lecture littérale, surout si l'on travaille dans une banque (ça risque de ne pas plaire à la direction). Il est cependant tout à fait possible d'adopter quelques touches de ça de là. On peut ajouter des accessoires (comme le collier en tissu de Winona Rider dans Beetlejuice), une chemise en satin noir dans un esprit Mercredi ou encore une voilette (so chic) pour aller en soirée, parce qu'on n’a pas besoin d'attendre d'être veuve pour en porter une. Pour maîtriser le Burtoncore, il faut avant tout maîtriser le mélange des volumes. Si flou il y a, il n'est que sur le haut ou le bas.

Quant aux monochromes, on leur préfère un mélange de matière, pour offrir plusieurs couches à la silhouette. Le secret, surtout pour les pièces en voilage, c'est de miser sur des belles matières pour ne pas tomber dans le cheap. Enfin, l'excentricité de l'univers permet quelques folies. Vous pouvez ainsi vous autoriser la doudoune XXL (ceinturée et noire) ou l'uniforme de la veuve italienne, que l'on twiste avec des boots pour un esprit rock (sinon ça fait trop Dolce et Gabanna).

Le teint blanc - indissociable de l'esthétique du réalisateur - est un poil difficile à arborer au quotidien. On ne gardera, côté makeup que les yeux maquillés de noir qui nous donnent un air cruellement dramatique. On laisse en revanche à l'univers de Burton les coupes de cheveux parfois explosives qu'il impose à ses personnages, les nids d'oiseaux c'est mieux dans les arbres.

En fait, pour comprendre l'esprit Burton, il faut comprendre l'esprit rock spooky, parce que c'est cette petite touche qui fait toute la magie de cette esthétique (et qui dérange parfois). Et finalement, est-ce que le Burtoncore n'est pas le plus bel hommage aux weirdos et autres marginaux (comme lui) ? Peut-être bien.

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