Des chaussures orteil ? Et pourquoi pas après tout
Des jupes en cheveux, des chaussures-orteils et une obsession pour l’organique : Léa Waldberg crée sans filtre et ça cartonne jusqu’en Corée. Un style barré, une créatrice qu’on n’avait pas vu venir.
Écrit par Juliette Gour le

On pensait avoir tout vu dans la fashion - en particulier à cause du label expérimental Matieres Fecales - mais c'était sans compter sur une toute nouvelle génération de créateurs qui osent oser, repoussant la mode toujours plus loin.
Dans cette vaste famille de créatifs qui ne veulent absolument pas entrer dans le moule, il y a Lea Waldberg, une Parisienne d'adoption qui a décidé de créer une mode qui lui ressemble, tout sauf BCBG. Non elle, elle préfère faire une mode organique, inspirée du corps qui propose des choses originales. "Mon obsession pour la mode a commencé en regardant les chanteuses des années 2000. Britney Spears, les Pussycat Dolls…" Sa créativité, elle la cultive pour son propre label, Leawald, qui en plus de repousser les frontières de la fashion a su faire de l'œil aux pop-stars coréennes. Dingue non ?
Son dernier coup d'éclat (un poil WTF) ? Ce sont des chaussures orteil, mi-déroutantes, mi-obsédantes. Attention, OFNI en vue.
Le corps, source d'inspiration éternelle dans la mode
L'organique inspire, et ce depuis à peu près toujours dans la fashion. Souvent, c'est même la genèse d'une mode décalée, un poil dérangeante, mais cruellement inspirée. Dans le genre, Alexander McQueen - une des inspirations de Léa - a particulièrement étudié le sujet. On pense par exemple à la collection Plato's Atlantis de 2010, qui explorait une humanité évoluée, plus marine que terrestre.
En ce qui concerne la créativité de Léa Waldberg, elle est issue d'à peu près tout, c'est ça qui est génial dans la jeune création. "Tout m’inspire ! Je fonctionne beaucoup à l’instinct et à l’expérimentation. Par exemple, un jour, je me suis achetée une perruque parce que j’avais envie d’avoir les cheveux longs. En la mettant, j’ai réalisé qu’elle couvrait entièrement ma poitrine. Là, je me suis dit : pourquoi ne pas transformer ça en top ? Puis, en faire toute une collection ?". De ce hasard est née une pièce culte de la marque : les jupes cheveux, qui se sont exportées jusqu'en Asie.
La petite frenchie qui habillait les stars de Kpop
On ne le répétera jamais assez, mais en matière de tendances, les Coréens sont les champions dès qu'il est question de repérer des talents émergeants. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'ils sont venus chercher Léa directement à Paris : avec son univers décalé et son esthétique unique, elle colle parfaitement aux univers asiatiques.
"J’ai vraiment adoré travailler avec le groupe XG ! Les clips, les shoots, tout est toujours hyper créatifs et l'esthétique colle parfaitement à mes créations"
La légende raconte qu'un grand (très grand) nom de la Kpop l'aurait aussi contactée, mais chut, c'est un secret.
On peut se douter que ces collaborations sont un peu le graal pour les jeunes marques - encore plus quand on connaît le pouvoir de prescription des idols. Est-ce que Léa vise plus d'expansion en Asie ? Pas réellement. "En termes de collaborations, j’adorerais travailler avec Julia Fox, Doja Cat... Des artistes avec des identités visuelles fortes." Le ton est donné.
Des chaussures orteil qui font mouche
Son dernier coup d'éclat en date ? Ce sont incontestablement les chaussures orteil. Le modèle est si singulier qu'il a même été adoubé par Dazed Fashion (Madame). Un poil dérangeantes, les chaussures n'en restent pas moins une pièce forte (et peut-être même phare). Une version plus Brat des Tabi en somme.
Initialement formée au maquillage effets spéciaux, avec "beaucoup de makeup gores", Léa n'hésite pas à mêler les arts pour créer des pièces uniques. Quant aux chaussures orteil, elles ont été créées sur un coup de tête."J’ai retrouvé de la wax chez moi et j’ai eu l’idée de l’utiliser pour reproduire une texture de peau directement sur un escarpin. Et bien sûr, on n'oublie pas la petite touche girly avec le faux ongle au bout". La master piece était née... Et notre petit doigt nous dit que Léa Waldberg n'en est qu'au début de son exploration (et de sa notoriété).