Chez Dior, la figure de l’amazone fascine toujours autant

La Fashion Week n'est pas qu'une question de vêtement. La preuve, la dernière collection Dior nous donne envie de partir en croisade féministe.

Écrit par Juliette Gour le

Dans le tourbillon des défilés de la Fashion Week Parisienne, il y a quelques show qui - comme un moment hors du temps - nous pousse à nous questionner sur le monde qui nous entoure. Parce que c'est aussi ça la mode : c'est le reflet de notre société. Plus qu'un simple vêtement, il devient parfois objet de sociologie qui nous pousse à réfléchir autrement. 

La maison Dior par exemple, nous propose inlassablement - saisons après saisons - une réflexion sur les femmes. Maria Grazia Chiuri n'en est pas à son coup d'essai, elle qui, à son arrivée à la tête de la maison, proposait des t-shirts "We shloud all be feminist". Le message de la directrice artistique est assez clair : elle est là pour habiller les femmes et pour bousculer la société.

Pour l'été 2025, elle nous a une fois de plus proposé une réflexion autour des amazones modernes, femmes libres de leurs choix et de leurs mouvements, qui ne doivent rien à personne.

Une collection sportive, pour les femmes actives du quotidien

Chez Dior l'été prochain, la femme se veut résolument active. Exit les robes grand soir, la collection est très sportwear - à croire que les JO ont inspiré la directrice artistique. Les silhouettes sont simples, épurées, sans trop de couleurs. Aux élégantes, Maria Grazia Chiuri préfère les guerrières, prêtes à partir en croisade.

C'est évidemment une collection inspirée de la Grèce antique, bastion des sports spectaculaires. Le clin d'œil est allé encore plus loin avec l'ouverture du show, mettant en scène Sagg Napoli, archère de renom, munie d'un arc extraordinaire, tirant une flèche Dior (so chic) sur une cible violette - couleur du féminisme. 

Pour bande-son, la créatrice avait choisi Brat de Charli XCX, hymne des femmes qui ne veulent pas être demure, qui aiment déranger. Un mood qui a rythmé l'été.

Christian Dior
Christian Dior

On pourrait évidemment parler des pièces présentées, des robes antiques en mousseline de la clôture et des spartiates 2.0, mais ce qui importe surtout dans ce défilé, c'est le message qui se cache derrière et qui, finalement, appelle presque les femmes à prendre les armes.

Christian Dior
Christian Dior
Christian Dior
Christian Dior

Des guerrières amazones : allégorie d'une femme forte et libérée ?

Ce que l'on voit sur ce podium, ce ne sont pas des mannequins, mais des amazones. Figure mythologies, elles sont le symbole du matriarcat et de la liberté féminine. Mieux, ce sont de femmes qui vivent sans homme. Archères de talent, elles ont eu affaire à de nombreuses figures masculines : Alexandre le Grand, Achile, Héraclès... Elles représentent l'opposition du féminin face au masculin, l'anti-virilité et la domination féminine.

La légende disait même qu'elles ne gardaient que les enfants filles, laissant les mâles à leur triste sort. Aux hommes violents et avides de pouvoir, elles préféraient les infirmes et les estropiés. Dans certaines versions, on raconte même qu'elles tuaient les hommes après avoir partagé leur couche, devenant aussi cruelles que les veuves noires.

Christian Dior
Christian Dior

Miser sur une telle figure, dans la période actuelle, ce n'est ni plus ni moins que mettre un coup de pied dans la fourmilière. Dans un pays où les violences sexistes sont en augmentation et où une femme est obligée de justifier son statut de victime après avoir été violée de multiples fois, cette collection de la maison Dior sonne presque comme une "female rage", un appel à la révolte.

Bien évidemment, ce n'est qu'une inspiration, car le marché étant ce qu'il est, il faudra avant tout vendre des sacs à main. Mais le clin d'œil de Maria Grazia Chiuri - féministe jusqu'au dé à coudre - nous prouve une fois de plus qu'il est possible de faire passer de nombreux messages à travers un vêtement.

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Tags :

défilé de mode|Fashion Week|féminisme
Juliette Gour

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