La Fashion Week : un évènement essentiel pour le pays

Walk, walk Fashion Baby. La semaine de la mode est de retour dans la capitale parisienne et c'est les moments idéal pour essayer de comprendre pourquoi le monde entier se précipite chez nous pour regarder des vêtements défiler sur des podiums.

Écrit par Juliette Gour le

Aujourd'hui 23 septembre s'ouvre la Grand-Messe de la Mode à Paris. La Fashion Week termine enfin son périple en capitale du style, offrant aux modeux du monde entier une dernière occasion de s'émerveiller devant les collections en sirotant une coupe de champagne. Tantôt fantasmé, tantôt détestée ("sur le trottoir les fashions"), cette célébration du vêtement n'est heureusement pas que paillette et faux semblants. Certes, la mode est un milieu parfois ingrat, mais c'est avant tout la célébration du beau et de l'artisanat. Si le rythme des présentations s'est aujourd'hui intensifié, ce n'est pas pour rien : la mode (et le luxe) reste des secteurs particulièrement lucrative et, malgré un ralentissement des bénéfices ces derniers mois, la folie des défilés qui coûtent 1 million n'est pas près de s'arrêter. 

En cette 50ème Fashion Week Parisienne, les journalistes et autres influenceurs du monde entier auront de quoi faire. Entre les défilés et les présentations, c'est plus de 100 évènements qui sont organisés en 10 jours, sans compter les soirées, petits-déjeuners et after shows

Mais est-ce que cette effusion de luxe est-elle vraiment nécessaire ? On est en droit de se poser la question. Pour les personnes extérieures au milieu de la mode, difficile de comprendre l'intérêt de ces défilés express qui réunissent des milliers de personnes. Ce que l'on ne réalise pourtant pas, c'est que le secteur de la mode est essentiel pour le pays et la Fashion Week l'est tout autant pour la ville de Paris. On vous explique.

La mode pèse dans le PIB Français

Si la France (et surtout Paris) est considérée comme le fief du vêtement, ce n'est pas pour rien. La notion de tendance a été inventée par ce bon vieux Louis XIV et le pays n'a cessé de se réinventer pour devenir leader sur la question de l'habillement. Aujourd'hui, on considère que l'industrie textile seule représente entre 2 et 3% du PIB du pays. Si on ajoute la cosmétique et le luxe, on arrive à des parts de marché considérables, majoritairement liées à l'exportation. Au même titre que le vin, les sacs à main font rayonner le pays à l'international.

Il n'y a qu'à aller traîner devant les Galeries la Fayette Haussmann un dimanche pour se rendre compte de l'engouement des étrangers pour les produits de luxe français. Les étrangers du monde entier viennent à Paris pour la magie et pour le luxe. Pour l'ensemble du globe, la France est le pays du raffinement ultime et c'est en partie lié à cette fameuse industrie du luxe et de l'habillement. 

Il faut également garder à l'esprit que cette industrie est vecteur d'emploi, en plus du rayonnement qu'elle offre au pays. Selon l'IFM (l'institut Français de la mode) en 2018, l'industrie de la mode employait (à la louche) plus d'un million de personnes sur le territoire. Finalement, ce ne sont pas "que des fringues", ce sont aussi des vies et des emplois qui rendent cette industrie indispensable au pays.

QUID de la Fashion Week

L'industrie, c'est bien, mais pourquoi la Fashion Week ? Ce qu'il faut comprendre, c'est que les présentations des collections sont avant tout un endroit où l'on travaille. Si l'évènement a été dénaturé avec l'avènement des réseaux sociaux, initialement, c'est un rendez-vous dédié aux professionnels du secteur, pour qu'ils puissent juger la tendance de la saison prochaine. Acheteurs, journalistes et clientes étaient les premiers invités de ces évènements mais le besoin de communication et la digitalisation poussent aujourd'hui les marques à convier les vedettes du monde entier. Des actrices aux influenceuses, ce sont elles les nouvelles coqueluches du premier rang.

Si ce changement d'habitudes a déclenché une guerre éternelle entre les rédactrices de mode et les dernières it girls du moment, l'engouement reste pourtant le même. On se presse toujours autant pour voir les collections - à Paris plus qu'ailleurs, parce que c'est la meilleure - et ça rapporte gros pour le pays. Près de 20 000 personnes se pressent dans la capitale deux fois par an et les retombées financières (pour la ville, les restaurants et le reste) avoisinent parfois le milliard (ça dépend des saisons).

Évidemment, les septiques resteront sur leurs positions : ce ne sont que des tas de vêtement, qui finiront au fond d'un placard. Mais, dans un monde où Temu et Shein sont les grands leaders du marché du textile, causant la perte d'enseignes Françaises, il n'a jamais été aussi important que de montrer du beau, pour rendre hommage au travail des ateliers de France et de Navarre. Car sans la Mode avec un grand M, on aurait depuis longtemps dit au revoir à de nombreux métiers d'artisanat : chapeliers, plumassiers, gantiers, brodeurs, mégisseries... Autant de métiers d'exception qui ne peuvent survivre sans les grandes maisons. Et, même si c'est pour habiller moins de 300 clientes par an (en Haute Couture), ce sont 300 clientes qui méritent le meilleur. Pour le prêt-à-porter, c'est évidemment une autre histoire, qui fait rêver le monde entier, profitant toujours d'un passage à Paris pour rêver devant les vitrines des grands magasins et le rêve, ça n'a pas de prix (sauf chez Balenciaga).

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Juliette Gour

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