Les intelligences artificielles peuvent-elles devenir votre nouveau dermatologue ?

Les intelligences artificielles sont de plus en plus présentes dans notre quotidien, y compris dans nos routines beauté. Mais peuvent-elles vraiment remplacer un dermatologue ? Voici ce qu’on en pense.

Écrit par Camille Croizé le

Les intelligences artificielles, autrefois réservées aux récits de science-fiction, font désormais partie intégrante de notre quotidien. De la gestion des tâches ménagères à la conduite de voitures autonomes, elles envahissent tous les aspects de nos vies. Mais qu’en est-il de notre routine beauté ? Il semblerait qu’elles s’y invitent de plus en plus… Mais peut-on vraiment confier notre peau à une IA comme ChatGPT ? On fait le point. 

Les IA peuvent-elles s'improviser dermatologues ?

L’idée de confier notre peau à une intelligence artificielle peut sembler futuriste, voire un peu effrayante. Pourtant, les IA comme ChatGPT se sont déjà imposées dans de nombreux domaines. Dans la beauté, elles promettent de simplifier notre routine skincare en nous offrant des conseils personnalisés, basés sur une analyse approfondie de nos besoins et de nos préoccupations. Mais peuvent-elles vraiment remplacer un dermatologue ?

Prenons un exemple concret. À la question : « À quelle fréquence dois-je exfolier ma peau ? », ChatGPT répond : « Exfoliez votre peau 1 à 3 fois par semaine, selon votre type de peau et votre sensibilité. » Une réponse assez vague mais qui en réalité s'avère correcte. Cette recommandation pourrait fonctionner, mais, à la différence d’un dermatologue, elle ne prend pas en compte les variations qui sont d’ordres individuelles. 

Par exemple, nous aurons tendance à vous conseiller, si vous avez la peau sèche et sensible, de ne pas l’exfolier plus d’une fois par semaine pour éviter une abrasion de l’épiderme. Si toutes les peaux ont besoin d’être exfoliées, un professionnel de la peau vous conseillera davantage de miser sur des produits doux comme certaines huiles qui ont une action exfoliante ou encore de miser sur des exfoliants sous forme de poudre qui, au contacte de l’eau, se transforme en une onctueux et douce mousse. Tandis que les personnes à la peau grasse peuvent, quant à elles, exfolier régulièrement leur peau - 2 à 3 fois maximum par semaine - afin d’éviter que l’excès de sébum n'obstrue les pores, créant ainsi des points noirs. Attention toutefois à la répétition de l’exfoliation, aucune peau n’a besoin de l’être tous les jours. 

Un autre exemple concerne la question : « Puis-je mélanger mes huiles dans mon hydratant ? » ChatGPT répond : « Oui, vous pouvez mélanger des sérums dans votre hydratant, mais il est généralement plus efficace de les superposer séparément pour une absorption optimale. ». La encore sa réponse n’est pas mauvaise mais l’IA n’est pas pour autant d’excellents conseils puisque cette pratique - de mélanger ses cosmétiques soi-même - peut entraîner des problèmes. Que ce soit en raison des différences de solubilité et d’efficacité. Nombreux sont les produits hydratants qui sont à base d'eau et qui contiennent des humectants comme la glycérine et l'acide hyaluronique - deux véritables pépites sur lesquelles vous devez misez si votre peau a tendance à être déshydratée -. Hors, ces deux actifs ne se mélangent pas bien avec les huiles. Ajouter des huiles à un hydratant peut diluer les actifs de chaque produit, réduisant leur efficacité. 

Aussi, nous le voyons de plus en plus ces dernières semaines avec l’essor du mouvement « anti-sunscreen », nombreux sont les créateurs de contenus qui expliquent créer par eux-même leurs protections solaires. Ces créations ‘faites maison’ posent un problème car, les produits solaires sont très compliqués à solubiliser et l’ajout d’une seule fragrance ou d’un seul actif peut suffir à inhiber les actions protectrices des soins solaires. Si la réponse de ChatGPT n’est pas réellement fausse, il est important de se souvenir que faire des DIY à la maison peuvent, dans le milieu de la beauté, être plus compliqué que ce que l’on pourrait penser. Se référer à des professionnels reste toujours la meilleure option. 

Dans quelles mesures les IA peuvent-elles nous aider à améliorer nos routines skincare ?

Là où les IA brillent vraiment, c’est dans la personnalisation des routines skincare. En analysant des données spécifiques sur votre type de peau, vos préoccupations, et vos habitudes de soins, une IA peut suggérer des produits adaptés et vous expliquer comment les utiliser pour optimiser leurs effets. Par exemple, ChatGPT peut recommander l'application de rétinol en petite quantité pour éviter les irritations, un conseil approuvé par de nombreux dermatologues.

De plus, les IA peuvent aider à démythifier les étapes complexes des soins de la peau. Elles peuvent expliquer pourquoi il est préférable d’appliquer les sérums avant les crèmes hydratantes, ou pourquoi certaines zones du visage nécessitent des soins spécifiques. Cette guidance rend les routines de soins de la peau plus compréhensibles et accessibles, surtout pour ceux qui débutent mais ces réponses dépendent beaucoup du prompt utilisé. Notez bien que si vous ne maîtrisez pas parfaitement le langage ChatGPT celui-ci aura tendance à donner des réponses incomplètes, dans ces cas là pour éviter de prendre un risque inutile qui impacterait la santé de votre peau il vaut mieux prendre conseil auprès de professionnels de la peau.

Quelle est la place des nouvelles technologies et des intelligences artificielles dans la beauté et la dermatologie ?

Une chose est sûre, les nouvelles technologies sont en train de révolutionner la dermatologie. Des outils comme la dermatoscopie et la microscopie confocale permettent des diagnostics plus précis et moins invasifs que jamais. L’IA, quant à elle, est principalement utilisée comme aide au diagnostic.

Des projets ambitieux s’appuient sur l’aide des IA 

Par exemple, aux États-Unis, la FDA a autorisé le DermaSensor, un outil de spectroscopie lumineuse qui utilise l’IA pour détecter les cancers de la peau.

En Europe, des projets innovants se concentrent sur le dépistage des cancers de la peau grâce à des dispositifs portables basés sur l’IA. En France, des applications comme SkinApp permettent aux utilisateurs de surveiller leurs grains de beauté et autres anomalies cutanées, facilitant ainsi un diagnostic précoce et l’accès à des soins dermatologiques appropriés.

L'IA comme assistante, pas comme substitut

Les IA peuvent grandement améliorer notre compréhension des soins de la peau et personnaliser nos routines. Cependant, elles ne remplacent pas les dermatologues. Elles sont des alliées puissantes, mais la consultation d’un professionnel reste essentielle pour des diagnostics précis et des traitements adaptés. Les nouvelles technologies et les intelligences artificielles ont un rôle central à jouer dans l’avenir de la dermatologie, mais toujours sous la supervision experte des praticiens de santé.

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