Rencontre avec Kchoush : la marque de bijoux breloques à suivre absolument

Aujourd’hui, Les Eclaireuses rencontrent une jeune créatrice française qui a lancé sa marque de bijoux il y a 4 ans en l’honneur de sa grand-mère. Anatomie d’une success story scintillante.

Écrit par Téa Antonietti le

Des bijoux de famille pour tout le monde. À la tête de Kchoush depuis 4 ans, Lola a conquis le cœur de grands-mères, de tantes, de mères, de frères et sœurs, d’amis et de parfaits inconnus devenus presque membres de la family. Une fabrication artisanale et des pendentifs aux histoires fortes pour raconter la nôtre. Chaque bijou Kchoush est pensé avec amour et symbolique. 

Un atelier parisien, pas plus de six mains d’œuvre pour 600 commandes par mois et un corner au Bon Marché qui voit tout le monde s’y arrêter. Lola nous parle de Kchoush, de ses muses féminines à son rapport si spécial au bijou. Si le monde raffole déjà des créations Kchoush, son histoire nous convainc plus encore à nous les approprier. Rencontre.

Lola, fondatrice de Kchoush. Crédits : Kchoush

Les Eclaireuses : Peux-tu définir la révélation qu’a été Kchoush pour toi, son point de départ et ton ambition ? 

Lola : Ça s'est passé juste avant le Covid. Je portais un bijou que j’avais hérité de ma grand-mère : des pendentifs qu’elle m’avait légués que j'ai fait monter sur une chaîne. Dès que je portais le collier, les gens étaient très attirés. J’avais l’impression de m’être fait un tatouage, tout le monde voulait regarder et me demandait sa signification !

Je recevais beaucoup de compliments, qui sont les mêmes que je reçois encore aujourd’hui. Les gens sont très intrigués par la multiplicité du bijou. Alors quand le confinement nous tombe dessus, c’est le point de départ de Kchoush. J’ai envie de lancer ma marque de bijoux, un projet encouragé par ma mère. C’était une évidence, il fallait que je monte cette marque en l’honneur de ma grand-mère Ida.

LE : Pourquoi le mot Kchoush ? 

Lola : Kchoush, c’est une expression judéo-tunisienne qui veut dire breloque. Quand ma grand-mère me disait “range tes kchoush”, ça voulait dire : “range tes babioles” ! Ce n’est pas négatif, ça réfère à des objets auxquels tu t’attaches et dont tu ne veux pas te débarrasser. Jamais tu ne t’en sépareras et tu les donneras même à tes enfants ! Les kchoush ne sont pas indispensables, mais on ne s’en lasse pas parce que la personne qui nous les lègue rend cet objet spécial

LE : Fibre protectrice, porte-bonheur : c’est important pour toi la transmission dans les bijoux ? 

Lola : Oui, très. Dans mon enfance, quand quelqu'un voulait me faire un beau cadeau, on m’offrait souvent un bijou. Lorsque mes tantes et mes grands-mères me demandaient ce que je voulais, je répondais “ne m’achetez rien, donnez-moi des bijoux à vous !”. Ça me tenait à cœur que ça vienne d’elles. Toutes les bagues que je porte ont une histoire. La bague de ma grand-mère pour ses 18 ans avec ses initiales gravées, celle que j’ai eue pour mon Bac, ou encore, celle que portait ma mère quand j’étais jeune, que j’ai demandé pour ma majorité. Je leur suggère de me donner leurs bijoux plutôt que de m’en acheter, ça les arrange et moi je ne les quitte pas ! 

LE : Pourquoi et comment raconter un récit à travers un bijou ? 

Lola : Pour moi, les bijoux de famille, c’est une identité, une partie de soi. Pour raconter un récit à travers un bijou, j’ai suivi le même parcours que ma grand-mère Ida : changer la disposition de ses chaînes, ajouter des pendentifs, en retirer… Donner l’impression d’avoir plusieurs bijoux. Quand elle mettait un poisson sur une chaîne, ça faisait un collier, puis elle ajoutait un perroquet - dont j’ai hérité - et ça devenait un tout autre bijou. Ma grand-mère Ida a trouvé ses breloques lors de ses voyages en Italie, en France et dans sa Tunisie natale. Tous ses pendentifs venaient d’endroits différents. Et c’est de là que part Kchoush. C’est notre patte. Si tu prends deux charms dans une des boîtes de mon atelier, je te garantis qu’ils ne viennent pas du même pays !  

On raconte aussi une histoire à travers un bijou par la signification des breloques. Les pendentifs correspondent à différents pays, cultures et donc symboles. On propose à chaque personne de choisir un charm selon ce qu’il souhaite raconter. Prendre des pendentifs qui ont une histoire pour en raconter une autre, c’est une sorte de double récit

LE : Quelle a été ta première réalisation ?

Lola : Un collier à breloques. À l’époque, je ne connaissais rien en matériaux, je ne savais pas comment on faisait les bijoux… Maintenant je suis devenue un monstre (rires). Je me suis rendue à une mercerie de Tel-Aviv où j’ai choisi une chaîne sur laquelle j’ai associé quatre breloques - un poing, une Mano Cornuto, un perroquet et une main de Fatma - et c’est ce premier collier qui a donné vie à Kchoush ! 

Crédits : Kchoush

LE : Peux-tu nous expliquer le déroulé de la confection d’un Kchoush ? 

Lola : Chez Kchoush, on a une confection honnête. On n’associe pas des pendentifs sans  réfléchir, seulement parce qu'on les trouve jolis ou qu'ils sont moins chers à assembler. Le fil rouge, c’est de raconter des histoires à travers nos propres créations. C’est pour ça qu’on nomme les bijoux d’après des grands-mères qui existent. Ce sont les grands-mères de tout le monde. D’ailleurs, en ce moment, je tourne une mini-série autour de nos grands-mères avec des amies. On va chez elles, on boit du thé et on parle de la relation grands-mères petits-enfants. 

On confectionne donc nos bijoux à travers une histoire à raconter, la signification des breloques et les couleurs, avec comme base le vert, le bleu et le rouge. Chez Kchoush, on retrouve nos collections de bijoux tous faits, qui servent aussi d’inspiration à ceux qui souhaitent en customiser grâce au module de personnalisation, disponibles sur le site et en physique à notre corner du Bon Marché.  

LE : As-tu des muses qui inspirent tes créations ?

Lola : Toutes les femmes de ma vie. Ma mère, mes grands-mères, mes amies. Ces femmes qui m’inspirent énormément par leur authenticité, leurs histoires et leur regard. Chacune a son importance dans mes créations. Elles font un peu partie de la boîte ! 

LE : Tu as installé ton Kchoush Market qui scintille parmi les corners du Bon Marché. Comment les clientes réagissent à tes bijoux ?

Lola : Tout le monde s’arrête. Les formes et les couleurs des bijoux attirent les gens comme des aimants. Et il y a quelque chose que je n’explique pas : lorsqu’une cliente reçoit son Kchoush, souvent, elle m’écrit. J’ai des milliers de messages sur Instagram dans lesquels on me remercie et on me dit “Je suis honorée”, alors que je ne leur ai rien offert ! Je pense qu’on a réussi à retranscrire ce geste familial qu’est la transmission de bijoux. Un concept qui existe depuis des siècles dans les familles, notamment dans la mienne. 

On s’est toujours échangé des pièces, parfois même piquées ! Lola me montre une de ses bagues et me dit : par exemple, cette bague, elle ne me l’a jamais donné ma grand-mère, elle ne l’a juste plus jamais revue ! (rires). Je pense que les clientes sont fières de faire partie de la communauté Kchoush. Tout le monde a une grand-mère, qu’elle soit encore là ou non. Avec la customisation, tu peux reconstituer ton histoire et confectionner tes propres bijoux de famille. C’est touchant de voir les gens s’approprier Kchoush. 

LE : Si on devait s’offrir un premier Kchoush, ce serait quoi comme pièce ?

Lola : Je pense qu’il faut faire le sien. Que ce soit un collier ou un bracelet, c’est important de commencer par customiser son premier Kchoush, pour après en accumuler façon stacking comme on le souhaite ! Si j’ai un conseil à donner, c’est d’être honnête dans son choix de bijou, parce qu’après on ne s’en lasse pas. 

LE : Ta combinaison de bijoux parfaite pour une journée casual ?

Lola : Je raffole des poignets pleins de bijoux ! J’adore quand ça bouge, c’est un mode de vie. Pour nous prévenir de son arrivée, ma grand-mère secoue ses bracelets, j’adore ce bruit. Alors, pour matcher avec son style au quotidien, il faut miser sur un équilibre de pièces imposantes et plus discrètes à cumuler aux poignets. Quand je m’habille simplement, j’aime bien ajouter un collier chargé de pendentifs - toujours avec un poisson au milieu, un de mes premiers symboles avec le piment et la main de Fatma - pour élever ma tenue. 

Crédits : Kchoush

LE : Des icônes que tu aimerais voir porter du Kchoush ?

Lola : Les plus grandes chanteuses orientales de l’époque. Il faudrait raviver Oum Kalthoum, Fayrouz, et faire un shooting avec ces femmes talentueuses parées de bijoux Kchoush…Ou alors Simone Veil

LE : Des indices pour la suite ?

Lola : Voir plus grand, à travers le sourcing de nouveaux produits, avec notamment un voyage à venir en Inde. Mais aussi, imaginer nos propres collections avec nos propres modèles ! 

Découvrez l’univers Kchoush sur Instagram et shoppez les collections en ligne sur kchoush.com, à retrouver en physique au Bon Marché.

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