Satin, paillettes et ego XXL : le grand comeback du style Old Hollywood

Comme vous, j'ai rêvé devant les films d'Audrey Hepburn et Grace Kelly. Je me suis imaginée dans de grandes robes fourreau en taffetas de soie, qui épousent le corps à la perfection, espérant secrètement devenir un jour une grande actrice hollywoodienne, sans en avoir ni le talent, ni la nationalité. Ce qui a motivé cette envie, ce sont les toilettes des actrices, importables au quotidien, mais toujours justes à l'écran.

Ces robes "grand soir" sont intrinsèquement liées à une période du cinéma hollywoodien, entre 1927 et 1960. Dans ces films, on voyait des histoires d'amour, des femmes béates devant l'archétype de l'homme fort (c'était un autre temps), mais surtout des dizaines de métrages de tissus, délicatement enroulés autour du corps de Lauren Bacall, Marlene Dietrich ou d'Elizabeth Taylor.

Cet âge d'or du cinéma américain a donné son nom à une tendance, celle du "Old Hollywood" qui permet aux talents du XXIe siècle de se muer dans la peau d'une actrice des années 30 le temps d'une soirée.

Période des cérémonies oblige, les yeux de toute la rédaction sont rivés sur les tapis rouges... Qui nous offrent généreusement des tenues spectaculaires, nous rappelant étrangement celles de Greta Garbo.

Qu'est-ce qui caractérise une robe "old Hollywood style". Tout tient dans la coupe, la matière, le détail et l'attitude. C'est à Clara Bow, première "It Girl" de l'histoire, que l'on doit les conventions de cette tendance. Très tôt, elle a compris le rôle essentiel du vêtement dans la construction de sa légende et en a fait sa signature.

En se plongeant dans les archives, on comprend en un simple coup d'œil les fondamentaux de cette tendance. Il est par exemple de bon ton de miser sur quelque chose qui épouse le corps d'une façon ou d'une autre. Fourreau, robe sirène, bustier... On pose les bases d'une silhouette résolument glamour et rarement adaptée à toutes les occasions.

Pour ce qui est de la matière, exit la simplicité, on lui préfère les armures travaillées. Satin duchesse, velours de soie, taffetas strassés, le choix ne manque pas. La seule condition, c'est qu'il faut que ce soit des matières précieuses, lourdes, avec un vrai tombé, qui apporte tout le raffinement à la robe.

Les détails sont également importants : le placement d'un col, la profondeur d'un décolleté, l'ajout de plumes, les jeux de transparence avec la dentelle, les drapés maîtrisés... Rien n'est trop beau, rien n'est trop exubérant.

Le détail qui termine la tenue, c'est un marabout de plumes sur les épaules (divinement dramatique), un collier en diamants à plusieurs millions, des gants opéra pour se la jouer duchesse... Tout est dans la théâtralité et l'opulence.

Pourquoi ? Parce qu'en ce temps (que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître), rien n'était trop beau. Les privations de la guerre ont donné des envies de démesure et Hollywood se portant à merveille. Il fallait du beau et du cliquant pour briller, même en noir et blanc. L'art était également une grande source d'inspiration : l'Art Déco a apporté l'amour de l'opulence et le cinéma s'est acoquiné avec les grands créateurs européens pour apporter plus de savoir-faire à l'écran. Tous ces petits détails ont fini par donner naissance à un style à part entière, qui a perduré jusqu'à la fin des années 60, où l'on troquera les robes dramatiques pour des coupes courtes et plus minimalistes.

En dignes héritières des grandes dames du siècle dernier, certaines personnalités sont passées maîtresses dans l'art du stylisme "Greta Garbot like".

En top 1, on retrouve Zendaya, queen du Method Dressing et déesse du red carpet. Il faut dire qu'avec Law Roach - son styliste de toujours - ils ont un don pour travailler des tenues qui font mouche, tout en mettant en avant la silhouette de l'actrice. Lors des derniers Golden Globes, elle nous a une fois de plus prouvé qu’elle maîtrisait le sujet en défilant avec une superbe robe Louis Vuitton, accompagnée d'un diamant de fiançailles qui a tout d'un Youkounkoun.

Dans un autre genre, on a Anya Taylor Joy, qui nous sert à chacune de ses apparitions du grand spectacle. Aux Golden Globes 2025 par exemple, elle est arrivée dans une robe de satin Dior, châle sur les épaules pour un côté dramatique. Outre son physique, très "film des années 40", l'actrice sait parfaitement jouer avec les codes et nous prouve - avec brio - quelle maîtrise à la perfection l'esprit hollywoodien.

Dernier exemple (et pas des moindres), celui de Lady Gaga qui, non contente d'être une chanteuse de talent, s'essaye régulièrement au cinéma. En 2022, elle est arrivée aux British Academy Film Awards dans une robe Ralph Lauren verte, qui a nécessité plus de 150 heures de travail. La robe était "sobrement" accompagnée d'un sac en plume (plume des oiseaux).

Est-ce qu'il y a des occasions pour porter une robe digne d'une star de cinéma ? Oui (surtout si vos amis sont du genre stylés). Vous pouvez par exemple profiter de la saison des mariages pour vous amuser à explorer votre style (si le thème n'est pas imposé évidemment).

Qu'est-ce qui vous permettra de vous approprier cette tendance plus facilement ? Les matières (que l'on exige précieuse) et certains accessoires bien choisis, qui termineront votre tenue à la perfection.

Vous pouvez également user et abuser des détails - genre un nœud géant rose (délicieusement St Laurent) dans le creux des reins. Dites-vous que si vous avez l'impression d'en faire trop, c'est que vous êtes dans le juste.

Dans les marques chouchou que l'on vous conseille pour trouver la robe de vos rêves, vous avez &Other Stories, Reformation, Mango (collection couture), Revolve, Mirae... Le choix ne manque pas.

Ne vous reste plus qu'à vous faire l'intégrale de Marilyn Monroe pour trouver des inspi' (et vous faire inviter à 4 mariages cet été).

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