Syndrome du choc toxique : quand le tampon devient l’ennemi de la femme
Écrit par Rachel Adams le
Vérité numéro 1 : vous détestez avoir vos règles.
Vérité numéro 2 : vous ne sauriez pas où vous en seriez si vous n'aviez jamais connu le tampon.
Aujourd'hui pourtant, une question subsiste à ce sujet : "Mais où en sommes-nous alors que nous l'avons connu, justement?". Ce petit objet cotonneux nous a sauvé la mise un sacré paquet de fois, nous évitant une honte sans fin, une inconfort notoire mais nous offrant par la même occasion cette sensation de liberté, pendant la pire semaine de notre mois.
Et pourtant, il semblerait que le fourbe cache bien son jeu. C'est le point soulevé lors d'un incroyable documentaire réalisé par Audrey Gloaguen et Victoria Kopiloff, et diffusé ce mardi 25 avril sur France 5 : "Tampon, notre ennemi intime".
Auriez-vous pu vous douter une seule seconde qu'un objet aussi pratique puisse en vouloir à votre vie et à votre santé ? Non ? Nous non plus, jusqu'à maintenant...
Il est en réalité l'une des causes de ce qu'on appelle le Syndrome du Choc Toxique (SCT), une infection qui peut s'avérer mortelle. Comment apparaît-il ? D'où vient-il ? Quelles en sont les conséquences ?
Autant de questions auxquelles nous ferions mieux d'avoir des réponses...
Enjoy,
Les Éclaireuses
1) Le syndrome du choc toxique, c'est quoi ?
Il est bien là, le problème. Cette question "C'est quoi ?" qui joue les disques rayés dans nos bouches de femmes. Encore méconnue de la majorité, l'histoire du syndrome du choc toxique débute avec un modèle de tampon en particulier appelé "Rely" et produit par la compagnie américaine Procter & Gamble, retiré de la vente il y a une trentaine d'années pour avoir causé des décès. Oui, vous avez bien lu : plusieurs femmes sont mortes à cause d'un tampon et cela n'a rien de bien drôle.
Le Rely en question était un tampon entièrement synthétique et désigné comme ultra-absorbant. Mais comment faire le lien facilement entre ces morts et l'utilisation de tampons ? C'est là que le documentaire "Tampon, notre ennemi intime" nous ouvre les yeux en faisant témoigner deux victimes françaises de 23 et 26 ans ayant subi certains symptômes bien particuliers : épuisement brutal, forte fièvre, une drôle d'impression d'avoir attraper une sacrée grippe/gastro...
Le plus délicat dans l'histoire, c'est l'incapacité des médecins à diagnostiquer la réelle cause de tout ça : le syndrome du choc toxique est en effet encore inconnu pour la plupart des services, y compris les gynécologues qui ignorent parfois l'existence même de l'infection. Mais alors, d'où vient-elle ?
Ce qu'il faut savoir, c'est que 20 à 30% des femmes sur la planète sont porteuses malgré elles du staphylocoque doré, qui une fois en contact direct avec l'utilisation de tampon, libère une toxine très dangereuse pour le corps humain, toxine qui ne met jamais bien longtemps à se transformer en infection générale qui se révèle potentiellement mortelle.
2) Quelles peuvent être les conséquences à long terme ?
Une fois que l'on comprend comment l'infection apparait dans notre corps, il est temps de faire face aux conséquences désastreuses qu'elle peut causer, allant bien entendu jusqu'à la mort. Perte de peau des mains, des paupières ou des pieds, perte en masses de vos cheveux ou bien pire encore, gangrène menant à l'amputation ou impossibilité de devenir mère, le syndrome du choc toxique ne blague pas, bien au contraire.
Quoi qu'il en soit, c'est une maladie des plus traumatisantes pour celles qui s'y exposent et d'autant plus dangereuses qu'il n'y a aucune prévention pour nous en informer. 20% des femmes victimes ne sont pas diagnostiquées correctement et ignorent donc qu'elles doivent à tout prix éviter de ré-utiliser des tampons sous peine de récidive des plus dangereuses.
3) Le tampon, principal coupable ?
Mais qui aurait bien pu croire qu'un si petit objet pourrait causer autant de dégâts ? Pas nous. Et pourquoi ? Parce que les industriels continuent de cacher les composants du tampon et le présentent comme l'indispensable de la femme moderne, contournant la nature et lui rendant pleine possession de sa liberté. D'ailleurs, il n'existe aucune loi contraignant les fabricants de tampons. Ils définissent donc eux-mêmes, leurs propres règles.
Liberté, vous dites ? Eh bien, la réalité est pourtant bien différente ! Alors qu'une femme utilise en moyenne 11 000 tampons au cours de sa vie, elle n'a probablement aucune idée des dangers auxquels elle s'expose une fois par mois.
Pour commencer, un tampon est composé de fibres synthétiques dont certaines sont cancérigènes. Quant à leur couleur si immaculée, sachez qu'ils la doivent à l'utilisation de chlore qui produit également de la dioxyne (répertoriée comme l'un des produits les plus dangereux au monde selon l'OMS, rien que ça...). Mais Mr Tampon ne s'arrête pas là : il est également à l'origine de cancers et pourrait interférer avec votre système hormonal. On lui a d'ailleurs reconnu un lien direct avec l'endométriose (dont est atteinte 1 femme sur 10). En effet, utiliser un tampon pourrait contribuer à empêcher votre flux de s'écouler naturellement, le faisant remonter et créant un véritable trouble de circulation, si l'on peut dire.
Et ce n'est pas fini...
Les tampons contiennent également du Phtalate qui n'est autre qu'un perturbateur endocrinien réputé pour être cancérigène et d'ailleurs interdit par l'Union Européenne. Il a pour principal effet de provoquer des fausses couches chez les femmes. Et doutez-vous bien que tout ceci n'est que le début d'une longue liste de composants nocifs qui se retrouvent malgré nous dans notre petite culotte.
Vous l'aurez donc compris, tout ce que nous pensions safe jusqu'alors est loin de l'être et tant que la prévention telle que l'enquête de Audrey Gloaguen et Victoria Kopiloff ne sera pas répandue, il n'y aucun moyen pour nous, femmes du 21ème siècle de prendre connaissance des dangers de notre quotidien, qui devraient être éradiqués par de nouveaux dispositifs nous permettant d'être des femmes libres, autonomes et ce, malgré nos règles, le tout en étant en bonne santé !
Voilà, par exemple, une excellente motivation pour essayer une nouvelle protection telle que les tampons bios ou la fameuse Cup...
Photo de couverture : ©Shera