Plus d’un Français sur deux favorable à la dépénalisation du cannabis

Pour la première fois, la question de la dépénalisation du cannabis remporte la majorité des "pour" dans un sondage IFOP. Plus encore, les Français seraient également favorables à une commercialisation du cannabis sous contrôle de l’État.

Écrit par Elodie Josserand le

C'est une première. Alors que le cannabis, du moins la question de sa légalisation, s'invite régulièrement dans le débat politique, l’État reste l'un des plus conservateurs d’Europe sur le sujet. Mais pour la première fois depuis les années 1970, une majorité de Français (51 %) est "plutôt favorable" à la dépénalisation du cannabis, selon un sondage IFOP (l’Institut français d’opinion publique) publié jeudi par Le Parisien. Ils étaient 43 % en 2017, 32 % en 1997 et 27 % en 1977, précise l'institut.

"Reprendre le contrôle"

Sur une semaine en mai 2021, 2 025 personnes majeures représentatives de la population ont répondu au sondage. "Force est de constater que l’opinion publique est aujourd’hui mûre aussi bien pour une légalisation de son usage que pour sa commercialisation sous le contrôle des pouvoirs publics", analyse Gautier Jardon, chargé d’étude à l’IFOP, auprès du Parisien.

Au-delà d’une dépénalisation, une large majorité est même favorable à la légalisation de la substance, 67% des sondés estimant que cela permettrait de "reprendre le contrôle" face aux trafiquants et d’améliorer la santé publique. Dans le même temps, une majorité juge "inefficaces" les politiques de lutte et répression contre la drogue.

Quelle différence entre légalisation et dépénalisation ?

En France, 5 millions de personnes consomment du cannabis, dont 900 000 sont des usagers réguliers selon la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). Si la légalisation autorise l’accès au produit et le contrôle par l’État, la dépénalisation consiste en un allègement des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à leur suppression.

Quel état en France ?

La thématique revient pourtant régulièrement dans l'agenda politique français. En 2017, Emmanuel Macron, alors candidat, avait ouvert la porte pour réfléchir à un assouplissement. La mission d’information parlementaire sur la "réglementation et l’impact des différents usages du cannabis", favorable à une législation encadrée du cannabis, rendra son rapport après l’été. Pour le moment, le cannabis n’est autorisé dans l'Hexagone qu’à des fins d’expérimentations médicales. L'usage illicite de l’une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende.

Les Éclaireuses

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