La dépression prénatale : ce qu’il faut savoir sur cette souffrance dont on parle peu

Méconnue, elle touche de nombreuses femmes chaque année : la dépression prénatale n'est pas un simple coup de blues durant la grossesse, mais bien une souffrance psychologique qu'il ne faut pas ignorer.

Écrit par Lauréna Valette le

Insomnie, perte d'appétit, difficulté de concentration, manque d'énergie… Lorsque vous attendez un enfant, ces symptômes n'ont rien d'étonnant. Ils peuvent même être des éléments qui vous mettent la puce à l'oreille et vous indiquent que vous êtes enceinte. Cependant, s'ils durent une fois le premier trimestre de grossesse passé, ils peuvent être synonymes de dépression prénatale.

Aussi appelée dépression pré-partum, elle fait partie de ces troubles dont on parle peu, mais qui touchent une partie de la population. 10 à 15 % des femmes enceintes feraient une dépression au cours de leur grossesse.

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Les Éclaireuses

La dépression prénatale, qu'est-ce que c'est ? 

Catherine Birnorf, cofondatrice et directrice médicale du Motherhood Center à New York, travaille à éduquer autour de la grossesse, du post-partum et de la santé mentale. Effectivement, si le baby blues et le post-parfum sont reconnus, l'état psychique de la future maman, durant la grossesse, doit aussi être mis en avant. Catherine sensibilise à cela dans le magazine Goop : "Ne laissez personne vous dire que vous allez bien si vous savez que ce n'est pas le cas. Ne prenez pas non pour une réponse"

Mais comment être sûre qu'il s'agit d'une réaction liée aux hormones ? La dépression prénatale reprend les symptômes de la dépression dite "classique". Avoir des idées négatives, ressentir de la tristesse en permanence, manquer d'appétit, avoir une perte de libido, être incapable de ressentir de la joie, se sentir au fond du trou, impuissante, coupable, honteuse… Ces sentiments ne sont pas simplement dus à un coup de blues. En effet, ce dernier est éphémère. L'humeur est stable et tout à coup, on se sent fatigué ou en colère. Lorsque la dépression prénatale s'installe, elle ne disparaît pas. Une prise en charge est alors nécessaire.

Pourquoi être en dépression alors qu'on attend un bébé ?

La dépression n'est pas un coup de froid, il est difficile de connaître l'exacte raison de son déclenchement. Toutefois, des éléments externes influencent cette souffrance psychologique. Tout d'abord, la pression que subit la femme par la société, devenir mère apporte de grandes responsabilités, il faut prendre soin de soi chaque jour pour que le fœtus se développe correctement.

De plus, les changements corporels peuvent être difficiles à accepter, tout comme les bouleversements au sein du foyer. Cela implique de repenser son rôle, une femme n'est plus juste en couple avec le futur père, elle devient mère. De la même façon, l'époque peut accentuer l'anxiété, le stress lié aux actualités et à l'environnement, influent sur la santé psychique. Enfin, la dépression peut aussi être liée à des facteurs biologiques, tels que des antécédents personnels et familiaux.

Comment prévenir la dépression prénatale ? 

S'il est difficile de diagnostiquer la dépression prénatale, il peut être utile de la prévenir. Pour cela, il est important, pour la femme enceinte, de bien s'entourer de professionnels de confiance, qui sont à l'écoute aussi bien d'un point de vue physique que psychique.

Pouvoir parler ouvertement à une sage-femme, un psychologue ou un groupe de parole peut être d'une grande aide pour passer les mois de la grossesse dans les meilleuresconditions. En ne s'isolant pas et en trouvant un endroit de confiance où faire le tri dans ses pensées et ses émotions, la future mère abordera de façon plus sereine les changements en cours. Traiter la dépression pendant la grossesse peut limiter les risques pour qu'elle ne se transforme pas en dépression post-partum une fois l'accouchement passé.

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Lauréna Valette

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