La Gen Z cherche désespérément l’amour (et c’est super triste)

Toujours pas d'amour pour les Gen Z ? Une nouvelle étude laisse entendre que la génération de l'ultraconnexion serait en perte totale de repères.

Écrit par Juliette Gour le

La Gen Z aurait-elle un autre rapport à la sexualité que les boomers ou les millennials ? Selon une étude menée par Feeld - une application de rencontre pour les curieux de l'amour et des relations - il y aurait une réelle rupture entre les générations. Si 71% des Gen Z ne se considèrent pas réellement hétérosexuels, la différence est ailleurs et réside notamment dans les relations amoureuses. 

Menée sur 3310 personnes et 71 pays, cette vaste étude prend la température sur les tendances en matière de relation en fonction des générations et un simple coup d'œil sur les chiffres nous laisse entendre qu'il y a de profondes modifications dans le rapport au couple chez les Gen Z. Le nouveau grand fantasme de cette génération, c'est la monogamie, une réponse étrange dans une société qui semble encore bien à cheval sur les vieux dogmes relationnels, mais il faut croire que l'engagement n'est plus la norme chez les Gen Z. Elle se fait si rare, qu'ils en rêvent.

Pourquoi les Gen Z fantasment-ils autant la monogamie ? 

Il est effectivement pertinent de se demander pourquoi cette génération si ouverte au changement fantasme autant sur un modèle de relation que l'on pourrait croire dépassé. Pour les chercheurs qui ont mené l'étude, cette envie serait en partie motivée par l'envie d'avoir ce que l'on n’a pas. Plus de la moitié des Gen Z déclarent être célibataires et ces derniers rêvent simplement au grand amour. À croire que c'est une constante universelle.

Ce que reflète ce fantasme, c'est une envie de construire des relations plus durables, dans un monde où le situationship est devenu la norme. S'ajoute à ça une envie cruelle de romantisme qui se vit à travers des trend TikTok mielleuses, qui idéalisent un certain type de relation. Princess Treatment, tomber in love lors d'un voyage, couples internationaux... Les jeunes n'ont jamais autant mis en scène l'amour, sans jamais réellement le vivre.

Si l'ère du digital a facilité la connexion entre les humains et a poussé notre capacité de sociabilisation à son paroxysme, les relations restent désespérément immatérielles et ne se concrétisent que rarement IRL. Ce fantasme de la relation "comme avant" pousse les Gen Z à se rattacher à des valeurs plus traditionnelles en matière de couple, cherchant parfois désespérément à cocher des cases que l'on pensait révolues tout en y intégrant un rapport à la sexualité bien plus moderne. En somme, ils sont à la recherche d'un modèle traditionnel (qui englobe la fidélité et un partenaire unique), tout en envoyant valser certaines conventions hétéronormées. Tout un programme.

Et côté sexualité, ça se passe comment ?

Cette recherche de classicisme dans les relations est évidemment contrebalancée par de la nouveauté. On note, par exemple, que 71% des Gen Z ne se considèrent pas comme basiquement hétérosexuels et qu'ils sont plus ouverts à l'exploration des genres. Non-binarité, pansexualité, bisexualité... À cet aspect s'ajoute une vraie volonté d'exploration des pratiques sexuelles, comme le BDSM, qui est un kink pour 56% des Gen Z, là où les boomers ne sont que 12% à être intéressés par ce type de pratiques. 

Cette volonté d'exploration est en partie due à la libération de la parole sur les sujets purement sexuels. Aujourd'hui, de nombreux comptes Instagram parlent de plaisir (surtout féminin) et essayent de déconstruire des siècles de fausses croyances en matière de cul. Ainsi, les nouvelles générations ne sont pas soumises aux mêmes barrières mentales que leurs parents, qui ont grandi dans un monde où les pratiques "anormales" étaient diabolisées.

Seule ombre au tableau, l'utilisation des préservatifs qui est en berne depuis quelques années et c'est en train de devenir un véritable problème de santé publique. Une étude menée entre 2022 et 2024 montre qu'il y a une baisse de 10% de l'utilisation de préservatifs chez les jeunes. Cette baisse serait directement liée aux jeunes hommes qui refusent catégoriquement de porter des préservatifs. Leur argument ? Ce serait aux jeunes femmes de se protéger, car ce sont elles qui risquent de tomber enceintes. 

Si la libération des mœurs est effectivement une bonne chose, elle ne doit pas non plus être responsable d'un recul sur d'autres aspects de la vie sexuelle, pourtant, c'est bien ce qui est en train de se passer.

Que doit-on retenir de cette étude ?

Ce que cette étude met en lumière, c'est avant tout la solitude grandissante de toute une génération qui désespère de trouver chaussure à son pied. Les relations digitales et les applications de rencontre ont tellement modifié notre rapport à l'autre, que nous sommes en perpétuelle recherche du mieux, qui se cache peut-être au prochain swipe. Le situationship est, petit à petit, en train de remplacer le bon vieux modèle de relation monogame et de nombreux Gen Z, romantiques dans l'âme, se mettent à rêver de ce modèle de couple qui a toujours été présenté comme la norme.

La solution ? Remettre l'amour au centre de l'attention. La réponse, c'est peut-être Paul Brunson, l'expert en relations de chez Tinder qui signe cette année un livre sobrement appelé "Find Love", à offrir à toutes les célibataires en mal d'amour.

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