Des chercheurs ont retrouvé du plomb et de l’arsenic dans les tampons hygiéniques, et ça fait peur

Une nouvelle étude américaine met en lumière la dangerosité des tampons hygiéniques pour ses utilisatrices. Et spoiler : ce n'est pas beau à voir.

Écrit par Alice Legrand le

Les produits destinés aux femmes sont souvent peu surveillés. On l’avait vu en 2013 avec le retrait du marché de Diane 35, un traitement anti-acné dont l’usage avait été détourné comme contraceptif oral. La pilule, de manière générale, n’est pas le médicament le plus sûr. Certaines se sont amusées à le dénoncer, en se fabriquant par exemple une robe avec la notice des effets secondaires. Pourtant, malgré tous les risques que les femmes encourent, elles sont toujours une grande majorité à porter la responsabilité de la contraception en couple.

Il n’y a pas que la contraception qui serait dangereuse pour les femmes. Les produits d’hygiène menstruelle seraient aussi à risque. On a tous déjà entendu les histoires de choc toxique suite au port d’un tampon hygiénique, ou bien d'une cup, qui serait aussi risquée à ce niveau-là, bien qu’elle ne contienne pas de substances nocives pour la santé.

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 Crédits : Pinterest (Honey Colony)

70% des protections hygiéniques contiennent des substances toxiques

Selon une récente étude menée en 2023 par 60 millions de consommateurs, 70% des protections hygiéniques contiendraient des substances toxiques. Peu écologiques et risquées pour la santé des personnes menstruées, les protections jetables laissent peu à peu leur place aux protections réutilisables, comme les culottes menstruelles et serviettes lavables. Mais ces dernières restent encore très minoritaires.

Le tampon est la deuxième protection la plus utilisée : 20% des personnes qui ont leurs règles en utiliseraient. Et depuis son invention en 1929, ce n’est qu’en 2024 que la première étude sur sa teneur en métaux lourds est dévoilée. Sans surprise, les résultats ne sont pas beaux à voir…

Une récente étude révèle le taux de métaux dans les tampons hygiéniques

Réalisée par Jenni Shearston, chercheuse postdoctorale à l'école de santé publique de l'université de Californie, l’étude visait à mesurer la concentration de métaux dans les tampons. Les résultats viennent d’être publiés dans la revue Environment International. Les tests ont été menés sur des tampons achetés entre septembre 2022 et mars 2023 aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Europe. Quatorze marques très répandues ont été analysées, pour une trentaine de sortes de tampons au total. La concentration de 16 métaux différents a été analysée.

Résultat : l’équipe a détecté une concentration élevée de métaux toxiques comme le plomb, l’arsenic et le cadmium. Si la présence de plomb était supérieure dans les tampons non-biologiques, l’étude révèle que la présence d’arsenic était plus importante dans les tampons biologiques.

Le tissu du vagin, très sensible et hautement absorbant

La présence de plomb est la plus inquiétante selon les scientifiques. Et pour cause : il n’existe pas de taux d’exposition au plomb qui soit inoffensif. Le risque est d’autant plus important que le tissu du vagin est très absorbant (c’est d’ailleurs pour cela que certains se droguent via cet organe). Les métaux retrouvés dans les tampons hygiéniques se retrouvent donc directement dans le sang de la personne qui les porte. D’après les chercheurs de l’étude, ces résidus peuvent même rester dans les os pendant des dizaines d’années.

Les effets du plomb sont nombreux. Cerveau, reins, cœur, sang, organes reproducteurs… C'est le corps tout entier qui est touché. Jenni Shearston compte sur cette étude pour mettre en lumière la dangerosité de ces produits et pousser les marques à soigner leur composition.

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Alice Legrand

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