Témoignages : elles ont arrêté la pilule et nous expliquent qu’elles ont été leurs motivations
Parce que votre avis et vos expériences ont de la valeur à nos yeux, nous avons décidé de vous donner la parole. Cette tribune, c'est la vôtre, celle qui vous permet de partager votre vécu et de, peut-être, aider d'autres personnes qui se poseraient les mêmes questions que vous. La parole est à vous.
Écrit par Juliette Gour le
Quid de la pilule et de ses différents effets secondaires?? Suite aux différents scandales ces dernières années - notamment celui des pilules de troisièmes et quatrièmes générations - le voile s'est levé sur les différentes complications liées à la prise quotidienne d'hormones.
Ce "scandale" a eu pour effet de pousser de nombreuses femmes à repenser leur contraception. Heureusement, aujourd'hui des alternatives existent et permettent de trouver la méthode la plus adaptée à notre profil.
Des problèmes liés à la pilule, nous en avons toutes eu, que ce soit pour trouver celle qui nous correspond ou des désagréments plus ou moins importants suite à la prise d'hormones?! Les raisons d'arrêt de la pilule sont propres à chaque femme : par conviction, envie de passer à une méthode plus naturelle, des effets secondaires trop présents... Il n'y a pas de règle. Bien souvent, c'est une recherche de bien-être ou d'harmonie avec son corps qui peut motiver les femmes à explorer d'autres pistes sur la question de la contraception. À chacune son ressenti, à chacune ses envies, du moment que les effets ne sont pas invasifs et qu'ils permettent d'atténuer les petits désagréments liés à ce phénomène naturel. La question de la sécurité entre aussi en compte. Nos mères se sont battues pour obtenir de droit de disposer comme bon nous semble de notre corps. La pilule a longtemps été le symbole d'une certaine libération, du fait de pouvoir décider si, oui ou non, nous voulions tomber enceintes ou pas. La médecine avançant, nous sommes aujourd'hui en mesure de faire un choix entre les méthodes contraceptives, et c'est tant mieux !
Nous avons écouté 7 femmes qui nous ont parlé de leurs motivations à trouver une méthode contraceptive alternative. Aujourd'hui, c'est à elles qu'on a donné la parole.
Enjoy,
Les Éclaireuses
Marylou, 23 ans : "j'ai arrêté la pilule parce que je suis hyper fertile"
"Après des années à tâtonner pour trouver une pilule contraceptive qui me correspond, j'ai fini par me tourner vers d'autres alternatives. J'ai essayé, en tout et pour tout, 5 pilules. À chaque fois, j'ai eu des complications. Ça va des kystes ovariens à une grossesse non désirée en passant par un état dépressif, une prise de poids record ou des crises d'acné inexpliquées. À chaque nouvelle pilule, je découvrais des nouveaux effets secondaires.
J'ai eu un déclic suite à la lecture de témoignages de femmes qui avaient fait des AVC ou avaient eu des complications encore plus graves que les miennes. Même si, dans les faits, je m'en sortais 'presquebien' avec ma grossesse non désirée, et du coup un avortement, à 16 ans. Bien que, psychologiquement, c'était une épreuve, ma vie n'avait pas été mise en danger comme ces femmes. Mais, suite à la découverte de ces possibilités, je me suis résolue à ne plus jamais prendre d'hormones de synthèse de ma vie. Depuis, je me porte merveilleusement bien !"
Laure, 26 ans : "je n'ai constaté aucun effet positif à l'arrêt de la pilule"
"J'ai commencé à prendre la pilule quand j'étais au lycée. À l'époque, j'étais en couple avec un garçon et je voulais limiter les accidents potentiels. Malgré la rupture, j'ai continué à prendre ma méthode contraceptive jusqu'à mes 21 ans. J'ai arrêté la prise de ma pilule à la suite d'une déception amoureuse. Même s'il y avait un certain confort à la prise d'hormones, comme les cycles réguliers, j'ai réalisé qu'il était inutile de bourrer mon corps d'hormones. Après l'arrêt de la pilule, j'ai rapidement constaté des changements : mon flux menstruel est devenu beaucoup plus important, je paniquais sans arrêt à l'idée d'avoir "une fuite", je me levais la nuit pour voir si tout était ok, je portais tampon et serviette pour être sûre qu'il n'y aurait pas de sortie de route.Mes règles sont devenues une véritable source de stress. Au fil du temps, les douleurs pendant les règles sont réapparues - la prise de la pilule les avait réduites à néant. D'une manière générale, j'avais l'impression que mon corps reprenait le contrôle de la situation. Même si le retour à la "normale" a été brutal et désagréable, j'avais le sentiment que mon cycle et mes règles redevenaient naturels.
En constatant ce changement, je m'étais promis à l'époque de ne plus jamais reprendre un traitement contraceptif, préservatifs mis à part.
À 23 ans, j'ai rencontré quelqu'un. Au début de la relation, je n'avais pas encore pris la décision de reprendre un traitement hormonal. Mais les mois passant, j'ai fini par reprendre la pilule pour plus de confort - le préservatif à chaque rapport, ça devient vite lassant. Cette décision est venue de moi, mon compagnon n'a en aucun cas interféré dans ma démarche.Suite à la reprise de la pilule, j'ai constaté que les petits désagréments recommençaient à disparaitre : plus de douleurs, un flux plus léger, même constat que lors de ma première prise. Après un an de relation, j'ai fini par arrêter la prise d'hormones à 24 ans. Depuis, les désagréments se sont enchaînés : des règles irrégulières, un flux important, des migraines à la limite du supportable, perte de caillots de sang lors des règles... Je n'ai constaté aucun effet positif à l'arrêt de la pilule, mais je me rassure en me disant que c'est le corps qui reprend ses droits et que, quoi qu'on en pense, c'est la nature. Je n'ai eu recourt à aucun traitement hormonal depuis 2 ans."
Alice, 25 ans : "j'ai arrêté la pilule parce que ça me dégoûtait"
"J'ai arrêté la pilule après une longue relation de 6 ans. À la fin de cette relation, j'ai pris le temps de réfléchir sur mon rapport à la contraception et sur les différentes solutions qui s'offraient à moi. À cette époque, j'avais constaté qu'à chaque fois que je prenais ma pilule, je ressentais un sentiment de dégoût. J'étais obligée de me forcer à la prendre quotidiennement. Ces deux raisons, cumulées au calme de ma vie sentimentale et à la découverte de l'impact écologique que peuvent avoir les pilules sur la nature (les hormones de synthèse finissent dans les océans), m'ont motivé à arrêter ma pilule au bout de plusieurs mois de réflexion.
Suite à l'arrêt de cette pilule, je n'ai pas vu de changement majeur dans mes règles. J'ai la chance d'avoir des règles régulières et pas de douleurs liées à mon cycle. En revanche, je tire une grande satisfaction de savoir que je ne suis pas soumise à un traitement hormonal. Je sais que ce qui se passe dans mon corps, ce sont des réactions naturelles, qui ne sont pas liées à un médicament. Un vrai avantage pour moi à l'arrêt de la pilule, cela m'a permis de dégonfler, j'ai perdu du poids depuis que j'ai arrêté. Je ne sais pas réellement si c'est vraiment à cause de la pilule ou du fait que je me sente mieux dans mon corps et plus apaisée, mais en tous cas, cela semble lié.
Aujourd'hui, j'utilise les préservatifs comme moyen de contraception. Si la question de la contraception vient à se poser dans les années qui viennent, je pense que j'opterai plus pour un stérilet en cuivre plutôt que de reprendre la pilule."
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Coline, 25 ans : "j'en avais assez d'être obligée de prendre un cachet tous les jours"
"J'ai arrêté la pilule parce que j'en avais assez d'être obligée de prendre un petit cachet tous les jours, je voyais ça comme une véritable contrainte. Suite à des oublis, j'ai dû prendre la pilule du lendemain plusieurs fois. Au-delà de la lassitude d'être dépendante à ce petit médicament, c'était aussi une source d'inconfort. De point de vue plus pratique, l'arrêt de la pilule a été motivé par un long voyage en Asie, je n'avais pas envie de partir avec 15 plaquettes de pilules et de stresser si jamais mon voyage venait à traîner en longueur. Pour ne pas être sans contraception, j'ai opté pour la solution du stérilet hormonal. J'ai gardé cette solution contraceptive pendant un an et demi. Au début, aucun souci, tout se passait parfaitement bien. Mais au bout de 9 mois, j'ai constaté les premiers effets sur mon corps, à savoir une poussée d'acné sur le visage, sur les épaules, le dos et le décolleté, mes règles sont devenues plus abondantes, plus longues et plus douloureuses.
Au bout d'un an et demi, j'ai décidé de remplacer le stérilet hormonal pour un stérilet en cuivre, donc sans hormones. Malgré le changement, cela n'a pas réglé mon problème d'acné et mes règles sont un peu plus désagréables, mais moins douloureuses.
Dans le futur, j'envisage peut-être de repasser à la pilule pour pallier ce problème d'acné. Aujourd'hui, ces boutons sont une grande source de perte de confiance pour moi et c'est un problème que je n'avais pas lorsque je prenais la pilule (à savoir que cette pilule était microdosée)."
Marine, 25 ans : "j'ai constaté que la pilule était responsable de nombreux désagréments dans mon corps"
"J'ai décidé d'arrêter la pilule par conscience écologique d'une part. Les effets des hormones de synthèse sur la nature sont difficilement mesurables, mais il est évident qu'ils ont un impact sur la faune et la flore sous-marine. Ces hormones sont présentes dans les urines et elles finissent dans la mer, impactant les poissons au passage. De fil en aiguille, les humains, en mangeant les poissons, finissent par ingérer ces hormones qui peuvent être la source de nombreux dérèglements - surtout chez les hommes. Au-delà de cette volonté écologique, j'étais souvent embêtée par la nécessité d'assiduité dans la prise, il m'arrivait souvent de l'oublier.
Au fil des années, j'ai surtout constaté que la pilule était responsable de certains désagréments dans mon corps. J'avais souvent des migraines très intenses qui me forçaient à rester allongée dans le noir. S'ajoute à ça une perte progressive de ma libido.
J'ai compris le lien entre tous ces désagréments et la pilule quand j'ai pris la décision de l'arrêter. Petit à petit, je me suis rendu compte que les migraines se faisaient plus rares et que mon désir montrait de nouveau le bout de son nez.Aujourd'hui, je n'ai pas recourt à une contraception médicamenteuse, seulement le préservatif et cette alternative me va parfaitement."
Léa, 30 ans : "j'ai essayé 8 pilules entre mes 16 et mes 23 ans"
"J'ai décidé d'arrêter la pilule après avoir en avoir essayé 8 différentes entre mes 16 et mes 23 ans. À chaque nouvelle tentative, tout se passait bien les deux premiers mois, puis passé ces quelques semaines, les effets indésirables commençaient à se faire sentir et à s'accumuler : maux de ventre, migraines, fatigue, perte de libido, déprime passagère, règles en continu...
À l'époque, j'avais demandé à ma gynécologue de me poser un stérilet pour mettre fin à cette spirale infernale.Elle a refusé parce que j'étais nullipare - à l'époque, il n'existait pas de stérilet pour les femmes qui n'avaient pas encore eu d'enfants, ou la pose sur les femmes sans enfants n'était pas démocratisée. Elle m'a proposé l'alternative de l'implant. Cette expérience a été une vraie catastrophe, suite à la pose, j'ai eu mes règles pendant 3 mois et demi. J'ai demandé à mon médecin de le retirer pour mettre fin aux effets indésirables.
J'ai fini par changer de gynécologue. Il a accepté de me prescrire un stérilet hormonal. Après la pose, je n'ai pas eu de gros effets indésirables à part l'arrêt de mes règles et une vraie modification de ma libido. Au moment où il a fallu que je change mon stérilet, j'ai demandé à mon médecin de me poser un stérilet en cuivre, donc sans hormone. Ça a été la vraie solution pour mon cas, suite à la suppression des hormones, j'ai retrouvé une libido normale. Mis à part des saignements légèrement plus abondants, je n'ai pas noté d'effets indésirables suite à la pose du stérilet en cuivre."
Clara, 24 ans : "c'est une vraie délivrance de ne plus être soumise au rythme des règles"
"L'argument principal qui a motivé l'arrêt de la pilule, c'est que j'étais lassée de devoir prendre, à heure fixe, le médicament, avec tout ce que ça peut entraîner : l'alarme sur le téléphone, l'inquiétude quand on ne l'a pas sur soi... J'avais aussi quelques effets secondaires liés à la pilule, j'ai donc cherché un autre moyen contraceptif qui permettrait de limiter les répercussions sur mon corps.
J'en ai parlé avec mon gynécologue et il a fini par me conseiller l'implant.C'était la solution parfaite pour moi, je n'allais plus être obligée de penser quotidiennement à ma contraception. Une fois dans mon bras, plus d'angoisse pendant plusieurs années.
J'ai quand même ressenti quelques effets secondaires suite au changement de contraception. Après la pose de l'implant, j'ai pris un peu de poids, j'ai eu des migraines et quelques boutons. Le plus gros changement, ça a été de ne plus avoir de règles du tout. Il m'a fallu quelques mois pour m'y faire. Mais maintenant, c'est une vraie délivrance de ne plus être soumise au rythme des règles."
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