Trop d’écrans, pas assez de vie : la dopamine détox, solution miracle ?

Scroll infini, notifications à gogo et temps d’écran qui explose… Vous aussi, vous avez l’impression de ne plus pouvoir lâcher votre téléphone ? La tendance de la “dopamine détox” pourrait bien être la solution. Mais cette méthode prônée par les influenceurs est-elle vraiment efficace ?

Écrit par Camille Croizé le

Trop d’écrans, pas assez de vie : la dopamine détox est-elle la solution miracle ?

Imaginez : un monde sans notifications, sans stories, sans reels. Une vie où votre téléphone n’est plus greffé à votre main. Impossible ? Pas pour la “dopamine détox, la nouvelle tendance qui cartonne sur les réseaux sociaux. Ce concept, à mi-chemin entre une cure digitale et un retour aux plaisirs simples, promet de nous libérer de notre dépendance aux écrans. La dopamine, cette fameuse hormone du plaisir, est au cœur de cette méthode qui intrigue autant qu’elle divise. Alors, révolution pour nos cerveaux en surchauffe ou simple effet de mode ? Décryptage d’un phénomène qui fait autant parler qu’un épisode final de Lost.

La Gen Z particulièrement confrontée aux écrans

La Gen Z est née avec un smartphone dans les mains et un abonnement Netflix en poche. Entre TikTok, Instagram et les séries qui s’enchaînent comme des épisodes de Friends, cettegénération ultra-connectée passe plus de temps sur ses écrans qu’à dormir.

Selon le rapport "The 2023 3rd Annual Gen Z Screen Time Report" par DCDX, les jeunes consacrent en moyenne 7 heures par jour à leurs téléphones. Un chiffre qui ferait pâlir nos grands-parents, pour qui le summum du divertissement était un livre de poche ou une soirée Scrabble.

Mais cette immersion constante dans le digital a un prix. La concentration s’effrite, la productivité chute, et les interactions sociales se résument souvent à un échange d’emojis sur WhatsApp.

Une addiction qui cause de nombreux troubles ?

Être accro à son téléphone, ce n’est pas qu’une impression. Chaque notification, like ou DM active dans notre cerveau ce qu’on appelle le circuit de la récompense, provoquant une montée de dopamine. Résultat ? On en redemande encore et encore, comme un épisode supplémentaire d’une série addictive. 

Mais ce plaisir éphémère a ses revers : difficultés à se concentrer, stress, anxiété et même troubles du sommeil. Notre cerveau, sur-stimulé par ces micro-shots de dopamine, a du mal à revenir à des rythmes plus naturels. Cette dépendance digitale, bien que souvent minimisée, peut entraîner de véritables conséquences sur notre santé mentale et notre qualité de vie. 

La dopamine détox : qu’est-ce que c’est ?

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Face à cette spirale addictive, la “dopamine détox” fait figure de bouée de sauvetage. Ce concept, popularisé sur les réseaux sociaux, consiste à couper toutes les sources de stimuli artificiels, comme les écrans, les réseaux sociaux ou même la musique, pendant une durée déterminée. Le but est de donner un break à notre cerveau, de réinitialiser son système dopaminergique pour retrouver une relation plus saine avec les plaisirs du quotidien.

Certains vont jusqu’à bannir la malbouffe, l’alcool ou le porno pour maximiser les effets. Des influenceurs comme Léna Situations ont testé cette méthode, troquant leurs iPhones contre des téléphones à clapet façon années 2000. Les premiers jours sont souvent rudes, mais les adeptes assurent qu’à terme, on retrouve une meilleure concentration et une vraie sérénité.

Les influenceurs à fond dans la désintox digitale se contredisent ?

"J'arrête les écrans", "reprendre le contrôle sur son téléphone", "72h sans écran" : sur les réseaux sociaux les contenus qui pronent l'arret du digital sont...plus que nombreux. Le but ? Faire prendre conscience aux internautes que les écrans dictent leur quotidien. Qu'ils en sont dépendants. Mais surtout, que l'on peut tout à faire vivre sans.

On ne va pas se mentir, il y a un léger paradoxe dans cette tendance. Les influenceurs qui prônent la détox digitale sont souvent les mêmes qui nous incitent à consommer leur contenu. Léna Mahfouf, par exemple, a documenté son mois sans écrans… sur YouTube. Un peu contradictoire, non ? Mais peut-on vraiment leur en vouloir ? Ces témoignages, même imparfaits, ont le mérite de sensibiliser des millions de jeunes à une problématique bien réelle. 

Alors oui, il y a un côté marketing derrière cette mode, mais si cela permet à certains de réfléchir à leur consommation, pourquoi pas ? Comme le dirait Blair Waldorf dans Gossip Girl : “Parfois, les règles doivent être contournées pour atteindre un objectif plus grand.” 

La santé mentale entachée par les écrans

Les écrans, c’est un peu comme le chocolat : agréable sur le moment, mais nocif en excès. L’addiction au digital n’est pas qu’une question de temps gaspillé. Les études montrent qu’elle peut entraîner une baisse de l’estime de soi, un stress accru et même des symptômes dépressifs.

À force de se comparer aux vies parfaites (et souvent filtrées) des autres, on finit par se sentir en décalage avec notre propre réalité. Cette surconsommation digitale brouille également notre capacité à savourer les plaisirs simples et la gen z commence à se demander si ce n’est pas un peu dommage. 

Comment lutter contre son obsession pour le digital ?

Alors, comment reprendre le contrôle ? Déjà, il faut accepter que la solution ne viendra pas d’une détox extrême mais d’un équilibre au quotidien. Réduire progressivement son temps d’écran, désactiver les notifications inutiles et redécouvrir des activités plus “slow” comme la lecture ou les balades en nature peut vraiment aider.

Ce n’est pas une question de renoncer totalement à ses écrans – après tout, on vit dans un monde digital. Mais plutôt de retrouver une consommation consciente, où l’on choisit activement quand et pourquoi on se connecte. Une démarche qui pourrait bien nous permettre de retrouver du temps, de l’attention et, qui sait, une touche de bonheur hors ligne.