Selon une récente étude, de plus en plus de jeunes se droguent pour ‘échapper à leurs problèmes’
Si dans les années 70-80, la drogue était récréative et synonyme de liberté ultime, en 2022, elle semble avoir une tout autre utilisation. Une récente étude tire la sonnette d'alarme sur la consommation des jeunes (et ce n'est pas près de s'améliorer).
Écrit par Juliette Gour le
Quelle est la différence majeure entre les hippies et la génération biberonnée à Skins (UK évidemment, pas US) ? La déprime et, surtout, le vague à l'âme. Et si les millennials semblent déjà anxieux et déprimés, les kids de la génération TU (la génération silencieuse) semblent encore plus préoccupés. Une récente étude britannique menée par The Mix, un groupe associatif qui travaille auprès des jeunes, tire la sonnette d'alarme. Selon leurs relevés, de plus en plus de jeunes entre 16 et 25 ans feraient appel aux drogues pour échapper à la réalité et à leurs problèmes. Pire, entre 2021 et 2022, le nombre de jeunes consommateurs de drogues a augmenté de 50 %. Ainsi, il semblerait que 1 jeune sur 3 entre 16 et 25 ait consommé de la drogue (au moins une fois) dans la dernière année.
Un melting-pot de raisons qui pousse les jeunes à échapper à la réalité
Crise écologique, contrecoup de la pandémie, angoisses liées au futur... Les raisons sont nombreuses. Sauf que cette situation risque, sur le long terme, d'avoir un impact durable sur nos sociétés. De plus en plus de jeunes, en détresse émotionnelle, font appel à des substituts pour oublier la réalité. Près de 1 jeune sur 5 admettrait, non sans gène, prendre des drogues pour échapper à leur quotidien (c'est 75 % de plus que l'année dernière). Pire, 12 % des sondés ont également déclaré avoir pris des antidépresseurs sans ordonnance dans l'année passée.
Pour Holly Turner, responsable des campagnes et de la communication chez The Mix, si les résultats sont alarmants, ils découlent directement d'un nombre de facteurs néfastes qui ont eu un réel impact sur le moral de toute une génération.
"En plus de devoir faire face à l'impact à long terme de la pandémie et à l'adaptation nécessaire pour revenir dans le monde, les jeunes sont confrontés à une énorme pression liée aux problèmes qui affectent leur vie quotidienne."
La dépendance aux substances est également en train d'exploser
Si les rapports notifiaient, il y a quelques années, que les jeunes qui prenaient de la drogue régulièrement étaient une minorité face aux consommateurs ponctuels et récréatifs, l'autre grande donnée qui inquiète dans ce rapport, c'est l'augmentation croissante de la dépendance. En 2021, seuls 5 % des consommateurs admettaient prendre de la drogue par habitude, en 2022, ils sont 14 %. Pour 23 % des jeunes sondés, leur consommation de drogue est assez régulière pour en prendre au moins une fois par semaine (contre 16 % en 2021).
Selon The Mix, au Royaume-Uni, ce sont près de 2,2 millions de jeunes qui connaissent des difficultés liées à la drogue et surtout, ils n'ont généralement aucun soutien. C'est en ça que la situation est préoccupante, car sans soutien, il risque d'y avoir des dérives et les jeunes auront de plus en plus de mal à remonter la pente. Mais pour cela, il faut dépasser le réflexe de stigmatisation des personnes dépendantes aux substances (ou à l'alcool) et créer un dialogue dans l'empathie et la bienveillance.
Si vous connaissez quelqu'un qui rencontre des problèmes de dépendance avec les drogues ou l'alcool, n'hésitez pas à composer ces 2 numéros verts.
Drogues info service : 0 800 23 13 13
Alcool info service : 0 980 980 930
Les Éclaireuses