Écologie : selon le dernier rapport du GIEC, il nous reste 3 ans pour changer les choses
La question du réchauffement climatique, centrale depuis quelques années déjà, devra, selon le dernier rapport du GIEC, être notre priorité. Les experts tirent la sonnette d'alarme. Il ne nous resterait que quelques années pour renverser la vapeur.
Écrit par Juliette Gour le
La banquise fond, les eaux montent, les pluies se font rares (ou diluviennes), les courants marins se modifient, El Niño fait des ravages... Ainsi vont, depuis quelques années déjà, les changements liés au réchauffement climatique et à l'effet de serre. Alors que l'on pensait pouvoir relayer cette priorité au second plan (la guerre et le business étant des sujets plus intéressants à traiter pour l'humanité), le dernier rapport du GIEC, publié le 4 avril 2022, tire la sonnette d'alarme.
Il ne nous resterait que quelques années pour réduire notre production de CO2 et ralentir, même légèrement, le réchauffement de la planète. Dans ce troisième volet d'un rapport rédigé sur plusieurs mois le GIEC donne les solutions qu'il faudrait mettre en place d'ici peu pour inverser la tendance et espérer préserver notre planète des dangers liés au changement climatique. L'ensemble des solutions ont été déclinées par grands secteurs : l'énergie, le transport, l'industrie, l'agriculture, mais également d'un point de vue social et technologique.
Quelles sont les solutions ?
Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), nous nous trouvons à une période charnière où il est urgent de mettre les choses en place avant qu'il ne soit trop tard. La marge de manœuvre qu'il nous reste est extrêmement étroite, mais si les choses sont faites à temps, il serait possible de réduire le réchauffement d'1,5° à 2°C.
Afin de mettre toutes les chances de notre côté, les experts ont dressé une liste des actions possibles pour limiter, autant que faire se peut, le réchauffement du climat. Mais, pour y arriver, il faudra massivement investir dans des moyens qui nous aideront à consommer l'énergie d'une façon un peu différente. Il est urgent de relancer les recherches et le développement autour des énergies vertes pour se détacher, une bonne fois pour toutes, des énergies fossiles.
Autre pan essentiel : d'ici 2050, il est essentiel que le monde entre dans l'ère de la neutralité carbone. Cela signifie qu'il faudra drastiquement réduire nos émissions de CO2 et qu'il faudra trouver des solutions pour traiter et absorber le peu de CO2 produit. Les deux grands secteurs concernés par ces mesures sont l'agriculture (notamment à cause du méthane produit par les élevages de ruminants) et l'aviation.
Les solutions, pour éliminer efficacement le carbone, passent par la reforestation massive des zones sinistrées (on pense notamment à l'Amazonie), par un changement de nos habitudes agricoles et par le développement de technologies pensées pour capter le carbone dans l'air.
Une inégalité évidente dans la production de CO2
Le rapport met également en valeur l'implication de chaque pays dans la production de CO2. Évidemment, elle est inégale. De grandes puissances industrielles comme la Chine, l'Inde ou encore les États-Unis explosent les compteurs alors que d'autres pays ont un taux de production de CO2 tout à fait viable pour l'avenir de la planète.
Les experts appellent donc les pays considérés comme "gros pollueurs" à doubler leurs efforts pour réduire drastiquement leurs émissions de carbone. Il est également essentiel de soutenir les pays moins développés pour leur permettre de mettre en place les technologies vertes qui leur éviteront de passer par la case de "l'industrialisation carbone".
L'autre grand volet du rapport met en lumière l'importance des financements privés et publics vers les énergies fossiles. Toujours selon les experts, il est important d'arrêter cette dynamique pour réinvestir dans les énergies vertes. Actuellement, il faudrait investir 3 à 6 fois plus dans les nouvelles énergies pour remplir les objectifs de l'Accord de Paris.
Les experts restent tout de même optimistes
Nous ne sommes pas encore arrivés au point de non-retour et les experts estiment qu'un changement, même fait en urgence, est encore possible. Mais, cela ne peut être possible qu'avec des politiques motivées par l'écologie, des investissements massifs dans les bons secteurs et un changement dans nos comportements. En faisant les efforts à temps, il est possible de réduire jusqu'à 70% de nos émissions de gaz à effets de serre d'ici 2050.
Dans un avenir idéal, nos comportements seront basés sur une politique de recyclage poussée à l'extrême et sur la restauration d'écosystèmes et de zones naturelles, pourtant essentielles à la planète, qui ont été détruites par l'activité humaine. Les experts préconisent également un changement dans nos alimentations, en délaissant petit à petit la viande pour la remplacer par les végétaux, moins gourmands en eau.
Le compte à rebours climatique est donc lancé. Rendez-vous dans 3 ans pour savoir si les actions ont réellement été mises en place ou si nous sommes contraints de vivre une modification drastique du climat de notre planète.
Les Éclaireuses
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