La croisade du gouvernement contre les anti-pass et les anti-vaccin
Si les nouvelles mesures du pass sanitaire dérangent et ont poussé quelque 140 000 Français dans la rue ces derniers jours, le gouvernement campe sur ses positions et compte bien appliquer le pass sanitaire sur le territoire.
Écrit par Juliette Gour le
Ce n'est pas 140 000 personnes qui vont freiner le gouvernement, c'est en tout cas l'impression qui se dégage des actions de l’exécutif ces derniers jours. Si les annonces du président Emmanuel Macron ont provoqué une vague d'indignation chez une minorité de Français, la grande majorité des non-vaccinés a finalement pris le chemin vers la vaccination. Mais comment faire pour convaincre les anti-pass et anti-vaccins restants ? C'est là où est tout le dilemme, car si le gouvernement entend parfaitement qu'il y a un mécontentement vis-à-vis des mesures liées au pass sanitaire, il n'est pour le moment pas question de faire machine arrière sur cette question.
Une explosion des nouvelles contaminations
L'inquiétude du gouvernement est fondée sur l'évolution, d'une rapidité incroyable, des contaminations sur le territoire. Selon CovidTracker, les contaminations auraient bondi de 80% en seulement une semaine. Il est évident que le variant Delta est sur le territoire, prêt à faire des dégâts. La crainte du gouvernement est que les contaminations s'emballent dans les jours à venir, compte tenu de la capacité de contagion record de ce variant du Covid-19. "Il faut être clair : dorénavant, c'est soit la vaccination générale, soit le tsunami viral. Il n'y a pas d'alternative", a déclaré Gabriel Attal dans une prise de parole récente. Une déclaration claire qui, une fois de plus, met en lumière la nécessité vaccinale. Car, s'il est vrai que le vaccin n'empêche pas de contracter le virus, il est évident que les formes observées sur les patients vaccinés sont moins graves que sur les non-vaccinés.
De nombreux politiques, Français et étrangers, restent perplexes face à cette montée du complotisme et de la méfiance vis-à-vis des vaccins
Internet et les réseaux sociaux n'aidant pas, de nombreuses informations circulent sur les éventuels effets secondaires que pourraient avoir les vaccins sur notre organisme : modifications génétiques, stérilité, injection d'une puce 5g... Pourtant, il n'y a aujourd'hui aucun rapport officiel et concret sur les théories soutenues par les réfractaires. Pour le conseiller préposé au Covid de la Maison-Blanche, toute cette communication autour du rejet du vaccin soutenue par quelques politiques, quelques médias et quelques personnalités publiques est très préoccupante. Il fait même un parallèle en disant que cette inquiétude actuelle, engraissée par une multitude de discours, aurait rendu impossible, il y a quelques années, l'éradication de maladies comme la variole ou la polio. Joe Biden va même plus loin en disant que "cette désinformation permanente finirait par tuer des gens".
Tout le monde est mis à contribution pour pousser à la vaccination
Si, depuis l'annonce d'Emmanuel Macron, les rendez-vous pour la vaccination explosent (elles ont grimpé de 16% en une semaine), il reste encore près de 25% de la population à vacciner pour atteindre une couverture vaccinale de 80% et ainsi limiter les formes graves de Covid-19 liées au variant Delta. Pour se faire, la campagne s'organise : sur les réseaux sociaux, avant les vidéos YouTube et à la télévision. Le médium étant encore grandement populaire chez les Français les plus âgés, la télé reste le canal parfait pour envoyer un message rapide et clair aux Français (surtout lorsqu'il s'agit des plus vulnérables). Ainsi, de nombreuses personnalités, y compris les présentateurs de la chaîne M6, ont été mises à contribution pour encourager les Français à se faire vacciner contre le Covid-19.
Il faut cependant garder en tête que les antivax restent minoritaires
Si les chiffres des manifestants de ses derniers jours se veulent effrayants, il est important de comparer les quelque 140 000 Français présents à la manifestation et les 30 millions de vaccinés (2 doses) sur le territoire. À titre de comparaison, les manifestations après les attentats de Paris avaient réuni près de 3,5 millions de personnes et l'enterrement de Johnny Halliday presque 1 million de personnes. Le mouvement reste donc minoritaire et les protestants, certes très bruyants, sont loin de représenter une majorité chez les Français.
Les Éclaireuses