La France et 12 autres pays appellent l’Union européenne à agir contre la loi homophobe en Hongrie

Alors que la loi adoptée la semaine dernière en Hongrie a révolté nombre de citoyens européens, les États européens ont eux aussi décidé d'agir. La France et 12 autres pays membres ont saisi la Cour de justice de l'Union européenne afin de protester contre ce texte jugé homophobe.

Écrit par Elodie Josserand le

La semaine dernière, les députés hongrois ont adopté une loi visant à interdire la promotion de l'homosexualité aux mineurs, sous l'égide du Premier ministre ultra-conservateur Viktor Orban. Ce texte jugé homophobe n'est pas passé inaperçu et a d'abord suscité l'indignation de l'Allemagne. À l'occasion du match Allemagne-Hongrie pour l'Euro 2021, le maire de Munich avait décidé d'illuminer le stade aux couleurs du drapeau LGBTQ+ pour protester contre le texte hongrois.

La France et 12 autres pays européens ont saisi la Cour de justice de l'Union européenne

Hier, les Pays-Bas, le Luxembourg, la France, la Belgique, l'Allemagne, l'Irlande, l'Espagne, le Danemark, la Finlande, la Suède, ainsi que l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie ont adressé une requête à l'UE. "Nous demandons instamment à la Commission européenne, en tant que gardienne des traités, d'utiliser tous les outils à sa disposition pour garantir le plein respect du droit européen, y compris en saisissant la Cour de justice de l'UE", ont-ils écrit. Il y a quelques jours, la présidente de la Commission a annoncé l'épluchage de la loi. Si selon les textes européens, la nouvelle disposition hongroise s'avérait contraire aux règles qui s'appliquent sur tous les territoires de l'UE, la Hongrie pourrait être amenée à répondre devant la Cour de justice européenne.

Une loi pour interdire la représentation de l'homosexualité devant les mineurs

Alors que la Hongrie ne cesse de multiplier les restrictions visant la communauté LGBTQ+, mardi 15 juin, elle a adopté un texte interdisant la "promotion" de l'homosexualité auprès des mineurs, dans le cadre de la lutte contre la pédophilie. Si d'une part le rapprochement entre la pédophilie et la communauté LGBTQ+ prouve la dangerosité de ce texte, d'une autre, les citoyens non hétérosexuels et/ou transgenres seront davantage discriminés et occultés. En effet, le texte précise que "la mise à disposition aux enfants de moins de 18 ans des contenus qui montrent ou encouragent la sexualité en elle-même, le changement de genre ou l’homosexualité" sera interdite.

Dans la pratique, les programmes éducatifs ou les publicités de grands groupes solidaires des minorités sexuelles et de genre, comme celle de Coca-Cola représentant un couple d'hommes, qui avait suscité en 2019 des appels au boycott, ne seront plus autorisés. De même que certains livres, certaines séries comme Friends ou des films comme Bridget Jones ou Harry Potter, dans lesquels l'homosexualité est abordée, pourraient également être interdits aux mineurs. En bref, il sera défendu de représenter la communauté LGBTQ+ sur des affiches ou encore de diffuser des films qui la représentent avant 22h.

Les Éclaireuses

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