Pourquoi ‘The Idol’ est la série la plus cotroversée du moment ?

C'est la série dont tout le monde parle depuis le festival de Cannes. Si The Idol fait couler beaucoup d'encre, ce n'est malheureusement pas pour le scénario innovant ou le jeu des acteurs, mais bien pour tout le scandale autour.

Écrit par Juliette Gour le

C'est peut-être la série qui fait couler le plus d'encre en ce moment. Présentée lors du festival de Cannes, The Idol est l'une des séries qui était le plus attendue du printemps. Son casting 5 étoiles est d'ailleurs l'une des raisons de cette impatience du public. À l'affiche, on retrouve Lily Rose Deep, The Weekend et Jennie des BlackPink. Une association étonnante mais qui a réussi a galvaniser le public, réunissant plusieurs fandoms dans une excitation plus que palpable. L'autre raison pour laquelle cette série est particulièrement attendue, c'est qu'elle est réalisée par Sam Levinson, créateur de la série Euphoria.

D'où est née la controverse autour de la série The Idol ?

Mais l'excitation a rapidement laissé place à la frustration et au scandale. Dès la diffusion à Cannes, les premières critiques ont commencé à fuser. Sur Twitter, de nombreux threads ont fait état d'une série hyper border, aussi sulfureuse que mauvaise. Si la série se veut comme un voyage dans l'industrie musicale, il semblerait que le réalisateur soit allé un peu trop loin dans la vulgarité. À toute cette controverse se sont également ajoutées des anecdotes de tournage peu flamboyantes, qui parlent d'un tournage chaotique, et certains ont même évoqué des cas de misogynie.

Mais dans les faits, qu'en est-il réellement ? Est-ce que la série mérite tout ce raz-de-marée chaotique où est-ce que la toile s'est (une fois de plus) emballée pour rien ?

On décrypte ! 

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Pourquoi la série The Idol est si scandaleuse ? Un article qui a eu l'effet d'une bombe 

Le 1er mars 2023, un article du Rolling Stone a mis le feu aux poudres. Le magazine américain a frappé fort en définissant la nouvelle série HBO de "Torture Porn" (comprenez que la série est si violente que ça en devient presque le sujet central du film). Dans tout l'article, le Rolling Stone dépeint un portrait peu glorieux de la série de Sam Levinson. Si l'on met de côté le changement de réalisateur à mi-parcours (changeant au passage le point de vue du film), l'aspect qui dérange le plus est peut être la glorification et la glamourisation du fantasme du viol. Dans un monde post #Metoo, ça fait un poil mauvais genre.

Si initialement, la série avait pour but de dénoncer l'objectification des femmes dans l'industrie de la musique, le résultat final semble plus être la mise en scène d'un fantasme purement masculin avec un male gaze évident (et même assumé).

Il suffit de faire un tour sur Rotten Tomatoes pour se rendre compte à quel point la série n'a pas du tout su séduire le public. Elle est à ce jour l'une des séries les moins bien notées du site.

Est-ce que tout cet abattage médiatique est justifié ? 

Dès les premières minutes de la série, le décor est planté. On commence directement sur une scène de shooting photo cruellement sexy où l'on entend clairement le photographe dire "je veux du sexe maintenant". Lily Rose Deep, du haut de ses 24 ans, a choisi pour son premier rôle majeur de jouer un personnage en complète possession de sa féminité, cassant au passage son image d'enfant de star lisse et sans aspérités.

Le premier point qui dérange, au bout de 5 minutes de film, c'est la "glorification" des troubles mentaux. Si l'on comprend très vite que le personnage interprété par Lily Rose Deep est clairement manipulé par son staff, certains propos n'en restent pas moins à la limite de l'acceptable, même pour une série. L'histoire démarre sur une histoire de Revenge Porn. Des photos intimes du personnage principal ont été diffusées sur le net sans son consentement, mettant à mal à son grand retour sous le feu des projecteurs.

Est-ce qu'on est séduit par la série The Idol ?

S'il est évident que la série se veut un poil choquante, chaque petit détail de la série est une référence directe ou indirecte à la sexualité. La photo diffusée sur le net, la chorégraphie sulfureuse, les tenues des personnages... Tout semble avoir été pensé comme un mauvais porno ou dans l'esprit d'un homme qui fantasme sur une pyjama party un poil déglingué entre filles. Si le personnage de Jocelyne est présenté comme une femme forte, elle est surtout l'archétype du fantasme de la femme forte. Au final, ce n'est rien de plus qu'une jeune femme perdue, qui ne peut être secourue que par un homme (évidemment toxique). 

Si l'on peut évidemment interpréter ce film comme une allégorie de la détresse psychologique et de l'abus de faiblesse, The Idol n'en reste pas moins une série dérangeante qui envoie valser toute la lutte contre la culture du viol. Il est même difficile d'arriver à la fin du premier épisode sans ressentir un sentiment de malaise. Elle n'est évidemment pas adaptée à un public jeune et/ou absolument pas éveillé sur les questions de lutte des genres.

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Juliette Gour

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