Les françaises ne sont plus des inconditionnelles du topless
Si dans les années 80, le monokini avait la part belle sur les plages, il semblerait que l'humeur ne soit plus tout à fait à la libération des tétons. On vous explique.
Écrit par Juliette Gour le
Symbole de l'émancipation féminine et de la liberté du corps, dans les années 80, il était commun de voir sur les plages de France des femmes en monokini. Dans une étude menée par l'IFOP en 2021 (pour Xcams Media réalisée en ligne auprès d’un échantillon de 1 500 femmes, représentatif de la population féminine française âgée de 18 ans et plus) on apprenait qu'en 1984, 43% des femmes avouaient pratiquer le topless sur la plage. Quarante ans après, elles ne sont plus que 19%. Une pratique qui se perd donc, mais qui a longtemps été un mouvement de contestation féminine. On se rappelle dans les années 70 à St Tropez, les fameux gendarmes faisant la guerre aux femmes sans haut de maillot (alors qu'aucun texte de loi ne l'a jamais réellement interdit).
Ces dernières années, de plus en plus de femmes se sont vues réprimandées pour leur "manque de pudeur". Chaque été, les témoignages des femmes prises à partie par la police inondent les réseaux sociaux. Si cette pratique n'a pourtant rien d'illégal, elle semble déranger. Mais d'où vient ce recul de la pratique ? l'IFOP avance plusieurs hypothèses.
Crainte du soleil, besoin de se protéger...Les raisons sont multiples
Toujours dans le cadre de l'étude, il a été demandé aux femmes pourquoi elles se sentaient de moins en moins à l'aise avec l'idée de faire du topless sur la plage. Les raisons avancées sont nombreuses. La première est la crainte du soleil. Aujourd'hui, le SPF a remplacé le monoï sur les plages et les générations sont bien plus soucieuses de leur capital soleil. Mais lorsque l'on regarde les réponses de plus près, on se rend rapidement compte que la question du sentiment d'insécurité chez les femmes arrive très rapidement. Pour 50% des sondées, la crainte d'une agression sexuelle est trop pesante, si bien qu'elles hésitent à faire tomber le haut du maillot. Pour 48% des femmes, ce sont surtout les regards des hommes qui dérangent et elles craignent d'être prises en photo à leur insu.
Il fallait s'en douter, la question de l'insécurité des femmes ne s'arrête pas à la frontière des plages. Même si la période estivale est initialement destinée à la détente, peu de femmes se sentent pleinement en sécurité pour être assez à l'aise sur la plage. S'ajoute à ça la pression du bikini body, responsable de nombreux complexes qui poussent les femmes à se cacher ou à éviter la grève en été, c'est ailleurs pour cette raison que 39% de femmes mettent en place des stratégies d'évitement pour ne pas se mettre en maillot en bord de mer.
Finalement, la plage n'est qu'un espace public comme un autre
Quand on y pense, malgré les vacances et l'esprit léger, la plage reste un espace public comme les autres et on le sait, c'est dans l'espace public que les femmes subissent le plus de harcèlement. 49% des femmes ont déjà été victimes d'une forme de harcèlement sur les plages. 32% ont déjà été sifflées et 28% ont déjà été abordées avec insistances malgré leur absence de consentement. Pour la sociologue Johanna Dagorn, ces comportements masculins s'expliquent par plusieurs raisons : l'immobilisme des femmes les rend plus vulnérables et ce contexte est plus propice à la manifestation de la masculinité et au harcèlement. Le dévoilement des corps serait également un levier d'activation des comportements masculins toxiques. En résumé, les hommes n'arrivent pas à se contrôler dès qu'ils sont en présence de femmes en maillot de bain.
La solution ? Comme pour le harcèlement de rue, elle réside dans l'éducation des garçons dès le plus jeune âge et la mise en place de réelles sanctions pour que les femmes se sentent à nouveau en sécurité dans l'espace public.
Envie de faire la nique aux mascu toxiques ? Misez sur le bon parasol
Si vous ne vous sentez pas le courage de vous mettre seins nus sur la plage mais que vous souhaitez quand même envoyer un message fort, pourquoi ne pas miser sur un parasol très inspiré qui rappelle un téton. Cette création est née de la collaboration entre Ekhi Busquet et Matthieu Vergote et vise à célébrer joyeusement la féminité. Véritable appel à "Free The Nipples", ces parasols inspirés œuvrent aussi pour la bonne cause. Pour chaque pièce vendue, 10€ seront reversés à la Lutte contre le cancer du sein. Une jolie façon de célébrer les femmes, tout en faisant la nique aux esprits trop conservateurs.