Fashion week 2023 : Tourbillon chic dans le passé chez Saint Laurent
Volumes aériens, tons organiques, pratique extra-chic... On vous décrypte la collection printemps-été 2024 de Saint Laurent par Anthony Vaccarello !
Écrit par Téa Antonietti le
Fidèle au poste, le défilé printemps-été 2024 de Saint Laurent ouvre le deuxième jour de la fashion week Parisienne et a lieu sur la place du Trocadéro, habituant invités et VIPs venus du monde entier à un rendez-vous mode aux pieds de la tour Eiffel. Nous sommes alors accueillis sur une esplanade taillée dans une pierre minérale, dont les dégradés de tons chauds nous laissent de marbre. Un set design qui ne change pas son fusil d’épaule, et cimente une fois encore le plus minimaliste des décors avec le plus opulent des matériaux...
Pour son défilé printemps-été 2024, Anthony Vaccarello est parti en exploration dans les archives de la maison
Le show commence, on observe s’élancer la femme Saint Laurent. Démarche de conquérante, mains dans les poches d’une combinaison en mousseline de coton beige, son passage laisse derrière elle un vent chaud qui tourbillonne et nous souffle "Saharienne". Comme un retour aux défilés d’Yves Saint Laurent en 1967, Anthony Vaccarello transporte une poignée de femmes audacieuses vers un vestiaire masculin traditionnel pour mieux le révolutionner. On devine un fil de silhouettes androgynes qui se suivent et s’alignent comme si au loin, leurs avions de chasse les attendaient au pilotage.
Le combat n’attend pas, mais ne me demandez pas de hâter mon pas ! Pas besoin de le dire à haute voix, on devine à leurs gants remontés et leurs épaules carrées qu’il ne vaut mieux pas les presser. Cagoules en cuir noires et lunettes aux grands verres fumés adressent une belle révérence à Adrienne Bolland, immortalisée. On l'a compris, les aviatrices qui ont marqué le XXe siècle sont ravivées par le plus aérien des défilés, où le catwalk devient une piste de décollage prête à nous faire voyager.
Un show convaincant qui donne la parole aux muses d'Yves Saint Laurent
Elles sont aviatrices, exploratrices, pionnières de domaines trop longtemps restés masculins. Ce sont des muses, comme la pilote d'avion Amelia Earhart qui conduit la collection vers une élégante sobriété et donne le ton. Une gamme de couleurs monochrome nous offre du brun, beige, écru, kaki, pour anticiper un camouflage de dernière nécessité au cœur d'une jungle parisienne...
Chez Saint Laurent, la simplicité est rattrapée par des bijoux massifs qui grimpent jusqu'en haut des gants et descendent le long des oreilles. Et alors que les volumes aériens virevoltent entre coton et lin, de fines ceintures en cuir viennent structurer la taille des mannequins.
Si le pratique définit le chic de ce début de Fashion week, - entre manches de blouses retroussées et jupe crayon à fentes pour une marche facilitée - on ne tarde pas à retrouver une transparence assumée sur des pièces moulantes et satinées. La femme Saint Laurent est déterminée à marquer son temps. Volumes imposants et cap sur le transparent, son allure mystérieuse agrémentée de couleurs terreuses nous confronte au plus redoutable du glamour.