Oui, la Saint Valentin c’est has been (et non, on n’est pas des rageuses)
La Saint-Valentin, fête de l’amour ou simple machine à vendre des roses ? Entre pression sociale, clichés dépassés et marketing effréné, cette journée n’a-t-elle pas perdu son âme ? Et si, au lieu de la célébrer, on décidait de la boycotter ?
Écrit par Camille Croizé le

Ah, la Saint-Valentin, cette fête qui crie "amour" à coups de roses rouges, chocolats en forme de cœur et déclarations dégoulinantes sur Instagram. Un peu comme Suzanne dans Desperate Housewives, qui, malgré ses innombrables déboires amoureux, continue de rêver de ce grand amour qu’elle pourra enfin célébrer sous une pluie de pétales de roses. Sauf qu’en 2025, est-ce vraiment de l’amour qu’on célèbre ou juste une tradition qui sent un peu le renfermé ? Entre les couples qui se sentent obligés de "marquer le coup" pour ne pas froisser leur moitié, les célibataires qu’on pousse dans les bras d’un self-love marketing un peu cringe, et les marques qui transforment l’amour en véritable Black Friday des sentiments, il y a de quoi se demander si cette fête a encore sa place. Spoiler alert : pour beaucoup, c’est un grand "meh".
La Saint-Valentin : de la rébellion à la récupération commerciale
À l’origine, cette fête n’avait rien à voir avec les chocolats fourrés. Elle rendait hommage à Saint Valentin, un prêtre romain du IIIe siècle qui, tel un héros de Game of Thrones, a défié les ordres de l’empereur Claude II en mariant secrètement des couples amoureux. Mais comme souvent, les héros finissent mal : il a été exécuté pour son audace… cheum.
Ce geste courageux aurait pu inspirer des histoires dignes de Netflix, mais à la place, la Saint-Valentin a été transformée en opération marketing bien ficelée au XIXe siècle. Des cartes, des roses, et voilà une fête religieuse convertie en festival de la consommation. L’amour, un sentiment si pur, s’est vu réduit à un produit à acheter et à consommer. Un peu comme ces franchises de films romantiques qui, après trois volets, perdent tout leur charme (coucou 50 Nuances de Grey).
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Bienvenue dans le capitalisme des sentiments
Quand on y pense, la Saint-Valentin, c’est un peu le Prime Day des émotions. Des pubs pleines de clichés, des dîners hors de prix, des sous-vêtements fleuris de coeurs ou encore des offres spéciales “pour prouver votre amour”. À ce stade, c’est presque une parodie. Vous imaginez Monica dans Friends, planifiant tout un dîner romantique, juste pour découvrir que Chandler a oublié la date ? Mais là où les séries rendent ces maladresses touchantes, la réalité nous colle une pression inutile.
Les célibataires, eux, doivent subir les fameuses campagnes de "self-love". Vous savez, celles qui essaient de nous convaincre qu’un bain moussant et une playlist de chansons tristes suffiront à combler le vide. On pense à Bridget Jones, seule avec sa glace et son pyjama, sauf que maintenant, on veut nous vendre ça comme un moment d’empowerment. Merci, mais non merci.
La Saint-Valentin : une fête jugée poussiéreuse par la gen Z ?
La Saint-Valentin, autrefois le Graal des roses rouges et des dîners aux chandelles, peine aujourd’hui à faire chavirer les cœurs de la Gen Z. Cette génération, qui a fait de la déconstruction son mantra, regarde ces rituels poussiéreux comme on regarderait une VHS de Love Actually : avec un mélange de tendresse et de gêne. Un bouquet hors de prix, de la dentelle transparente ou un resto bondé pour valider ses sentiments ? Non merci. Pour eux, le couple classique, celui qui coche les cases bien alignées de l’hétéronormativité, appartient à un manuel d’histoire… et encore, au chapitre des trucs qu’on aurait mieux fait d’oublier.
Avec ses codes figés et ses scénarios parfaits à en devenir suspects, la Saint-Valentin ne laisse aucune place aux nuances. Pas étonnant que la Gen Z, cette génération qui n’a pas peur de tout exploser (y compris les clichés romantiques), dégomme cette fête à grands coups de “c’est cringe”. Imaginez la scène : des cœurs en chocolat et des cartes dégoulinantes de guimauve, et eux, en chœur, hurlant “S’il vous plaît, inaf monsieur, inaf !”. Autant dire que ce n’est pas Cupidon qui leur fait battre le cœur, mais plutôt le plaisir de démonter ces traditions dépassées.
Au lieu de s’enchaîner aux diktats des roses et des selfies amoureux, ils préfèrent des relations sans étiquette, sans pression, sans cette injonction à “fêter” quoi que ce soit. Pour eux, l’amour, le vrai, n’a pas besoin d’un calendrier ni d’un prétexte commercial pour exister. La révolution amoureuse de la Gen Z, c’est d’envoyer valser les normes et d’embrasser les nuances.Exit les clichés, les cases et les cœurs en papier crépon. La Saint-Valentin ? So restrictive. So dépassée. So has been.
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Et si le vrai romantisme, c’était de dire non ?
En 2025, peut-être que le geste le plus romantique, c’est justement de ne pas céder à cette mascarade commerciale. L’amour authentique n’a pas besoin de bougies parfumées ou de menus à thème pour exister. Comme dans La La Land, où Mia et Sebastian nous rappellent que l’amour peut être réel même quand il ne suit pas le scénario attendu.
Alors, pourquoi ne pas boycotter cette fête qui, au fond, ne fait qu’uniformiser nos relations ? Parce qu’en vrai, l’amour n’a pas besoin de date, de chocolat ou de filtres Instagram pour briller. La prochaine fois qu’une pub vous suggère d’acheter un bijou hors de prix ou de réserver une table dans un restaurant bondé, demandez-vous si c’est vraiment ça, le romantisme. Ou si, comme Carrie Bradshaw dans Sex and the City, le plus beau cadeau d’amour ne serait pas de célébrer votre liberté, à votre manière.
En résumé : la Saint-Valentin, c’est sooo last season.