Lutter contre les violences faites aux femmes : le gouvernement commence (enfin) à agir ?
Les violences faites aux femmes sont encore une réalité insoutenable en 2024. Pour y répondre, le gouvernement annonce une avancée majeure : la généralisation du dépôt de plainte à l’hôpital. Une mesure forte pour permettre aux victimes d’être mieux protégées et accompagnées.
Écrit par Camille Croizé le
Les chiffres sont alarmants : en 2023, plus de 270 000 femmes ont été victimes de violences conjugales et ce n’est qu’une partie visible de l’iceberg. Malgré des progrès pour briser le silence, de nombreuses femmes restent piégées dans des situations insoutenables, où peur et isolement dominent. Face à cette réalité, le gouvernement intensifie ses efforts. Salima Saa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a dévoilé une mesure inédite : la généralisation du dépôt de plainte directement à l’hôpital. Focus sur cette avancée qui pourrait changer la donne pour des milliers de femmes.
Une hausse des violences faites aux femmes qui inquiète
Chaque année, le 25 novembre marque la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Une journée importante, d’autant plus que les chiffres continuent de grimper. En 2023, plus de 444 700 victimes de violences physiques ont été recensées, soit une hausse de 7 % par rapport à l’année précédente.
Pire encore, plus de la moitié de ces actes sont commis dans un cadre intrafamilial, là où la sécurité devrait être un droit fondamental. Ces statistiques, bien que choquantes, mettent en lumière une réalité glaçante : les violences faites aux femmes ne sont pas un problème isolé mais une urgence sociétale.
Pourtant, ce qui inquiète encore davantage, c’est que derrière ces chiffres se cachent des femmes qui n’osent pas encore parler. Malgré la libération de la parole amorcée ces dernières années, beaucoup restent piégées dans des situations insupportables, sans soutien ou ressources. La société doit continuer à tendre la main pour offrir un véritable filet de sécurité.
Une nouvelle mesure mise en place pour aider les victimes de violences
Heureusement, des avancées concrètes voient le jour. Salima Saa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, vient d’annoncer - ce lundi 25 novembre sur Franceinfo - une initiative forte : la généralisation des dépôts de plainte directement à l’hôpital. D’ici fin 2025, pas moins de “377 hôpitaux en France” seront équipés pour permettre aux victimes de déposer plainte dans un cadre où elles se sentent en sécurité.
Cette mesure, qui s’inscrit dans un plan global de lutte contre les violences, est un véritable game changer pour celles qui n’osent pas franchir les portes d’un commissariat. Les professionnels de santé seront formés pour accueillir et accompagner ces femmes avec bienveillance. Une avancée qui, on l’espère, encouragera plus de victimes à faire le premier pas pour sortir de l’emprise.
"Nous avons obtenu une augmentation de 10% du budget consacré au secrétariat d'État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, (…) spécifiquement une augmentation de l'aide universelle d'urgence, on passe de 13 à 20 millions d'euros", souligne la ministre. Une aide cruciale pour permettre aux femmes de quitter un environnement dangereux et de commencer une nouvelle vie, loin des abus.
Salima Saa souhaite "déployer encore plus"
Salima Saa ne compte pas s’arrêter là. Alors que des dispositifs comme les bracelets anti-rapprochements ont prouvé leur efficacité, elle insiste sur la nécessité de renforcer et de multiplier les outils à disposition des victimes. Le numéro d’urgence 39 19, par exemple, sera étendu à des zones encore trop peu couvertes, notamment en Outre-mer, où les services restent souvent inaccessibles.
Avec plus de 217 000 femmes victimes de violences sexuelles chaque année, chaque pas compte. Ce combat, Salima Saa l’a rappelé, est “une priorité gouvernementale”. Mais au-delà des chiffres et des dispositifs, ce sont des vies qu’il faut sauver. Et pour cela, tout le monde doit se mobiliser : l’État, les associations, et nous aussi, en tant que société. Car protéger les femmes, ce n’est pas une option, c’est un devoir.